Les origines de l’Ordre du Temple
Sur le plan historique, l’Ordre du Temple a été fondé en 1118 par Hugues de Payns, à l’issue de la première Croisade engagée par la Chrétienté européenne, à la demande vindicative du Pape Urbain II. À l’entendre, le Saint-Sépulcre, église construite à l’endroit où Jésus aurait été crucifié, était occupé par les Musulmans, sans le moindre respect. Pour la plupart des historiens, c’est là une contre-vérité, pour ne pas dire un mensonge, car des textes d’archives laissent entendre que les Chrétiens d’Orient avaient libre accès à cette église. Toujours est-il que des milliers de Croisés, partis de tous les pays d’Europe, se rendirent en Palestine dans un esprit conquérant, n’hésitant pas à massacrer les populations musulmanes qu’ils rencontraient sur leur chemin.
Les Croisades
Très vite, les responsables de l’Ordre du Temple comprirent que les Croisades n’étaient pas justifiées et que leur but était en fait d’étendre en Orient l’hégémonie de l’Église catholique, et ce pour des raisons tout autant matérielles que spirituelles. Bien que profondément chrétiens, ils se démarquèrent des Croisés et allèrent même jusqu’à condamner leurs exactions à l’encontre des Musulmans. Ils nouèrent également des liens étroits avec les érudits de l’Islam, dont les connaissances et la sagesse étaient grandes à cette époque. Ce sont eux qui, entre autres choses, initièrent les Templiers à l’alchimie et à diverses sciences dites ésotériques, notamment la science des nombres (numérologie) et la science des symboles (symbologie).
Ne pas confondre « Croisés » et « Templiers »
Il est très important de ne pas confondre «Croisés» et «Templiers». Les premiers, guidés par des seigneurs locaux en mal de guerroyer et motivés davantage par des intérêts politiques et économiques que religieux, étaient très nombreux, indisciplinés, croyants mais ignorants. Les seconds, au contraire, étaient des nobles, le plus souvent des chevaliers, qui étaient animés par le désir de rencontrer d’autres cultures et de contribuer à l’élévation morale et spirituelle des gens de l’époque, toutes religions confondues. En cela, ils n’étaient pas “à la solde” de l’Église catholique. C’est d’ailleurs cette ouverture d’esprit et leur richesse matérielle qui leur valurent l’animosité du pape et du roi (Philippe IV Le Bel), jusqu’à leur procès et, pour certains, le bûcher.
L’ésotérisme templier
De nos jours, il existe un très grand nombre de livres consacrés à l’histoire officielle de l’Ordre du Temple, plus ou moins sérieux, selon les motivations et les compétences de l’auteur. Parallèlement à cette histoire officielle, généralement avérée par des documents d’archives, il existe également des ouvrages traitant des rituels, des symboles et de l’enseignement des Templiers. Là aussi, on trouve des études sérieuses, tout comme des récits fantaisistes et sensationnalistes. Quoi qu’il en soit, il est un fait que l’Ordre du Temple, à mi-chemin entre une communauté militaro-religieuse et une société secrète, a toujours intrigué les “profanes” comme les personnes intéressées par l’ésotérisme.
Des Templiers aux Rose-Croix
Peut-on établir un lien entre les Templiers et les Rose-Croix ? Pour répondre à cette question, on peut citer Frédéric Lenoir, sociologue, philosophe et historiens des religions. Dans un documentaire-interview consacré aux Rose-Croix, il a déclaré notamment : «Les Rose-Croix sont une sorte de chaînon manquant entre les Templiers et les Francs-Maçons, qui permet de dire qu’il y a eu une lignée ininterrompue de transmissions ésotériques, du Temple de Salomon, voire de l’Égypte, jusqu’à nous». Il est vrai que l’on retrouve dans certains rituels de l’A.M.O.R.C. et certains degrés de son enseignement des notions étudiées jadis par les Initiés templiers, lesquels, selon certains documents, avaient une Rose-Croix comme symbole ésotérique.
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J ai eu dans mes discussions réssentes ce discours qui prôner la sagesse des templiers et le respect des autres cultures et des richesses qu ils en ont tirés ( richesse spirituel)dont l hermetisme entre autre
A l’instar de l’Ordre du temple durant certaines époques; l’AMORC aussi en tant que mouvement Philosophique, Initiatique et Mystique à travers lequel on perpétue certaines traditions et enseignements qui contribuent dans le façonnement de notre être, ce qui d’ailleurs nous rapproche beaucoup plus vers une vie spirituelle. Donc, pour finir on pourrait dire qu’il y a un certain héritage entre Les Templiers et Rosicruciens.
Comparant l’Ordre des templiers et l’Ordre de la Rose-Croix on pourrait comprendre effectivement qu’il existe un certain lien entre eux de par leur enseignement et de par leur façon de faire, et rapidement on pourrait découvrir un peu d’humanisme dans leur approche surtout par rapport a l’époque ou ils confrontaient a grandes difficultés pour ne pas dire a d’énormes persécutions. Et aujourd’hui, nous avons l’AMORC qui s’évertue pour que nous puissions avoir un monde plus humaniste.
Les Templiers, à leur époque, avaient une certaine noblesse d’âme mais étaient surtout des braves, quand on a bien compris l’histoire les concernant. Malgré la fin tragique de certains d’entre eux, je dirais même, à cause de cette fin tragique et injuste, ils ont dû « revenir » dans le but de poursuivre leur mission (plus de 900 ans se sont écoulés depuis, pour ce qui adhère à la théorie de la réincarnation), ils se sont réincarnés et sont parmi nous pour aider à parfaire l’humanité, vu que, les Croisés de la même époque sont eux aussi, de retour parmi nous. La meilleure façon de leur permettre d’atteindre leur but noble est d’avoir le plus possible d’actions positives dans la vie quotidienne ayant une bonne influence sur les autres, en s’appuyant si l’on veut, sur la spiritualité. esther melèdje
D’après ce que je viens de comprendre, l’Ordre du Temple était dans son époque l’une des voies spirituelles qui perpétue et transmet les connaissances ésotériques. En ces temps actuels, nous avons l’ordre de la Rose- Croix quoique son ancienneté reste l’une des Organisations Philosophiques, Mystiques et Traditionnelles a l’instar de l’ordre du temple qui contribue dans la perpétuité de l’ensemble des Connaissances ésotériques a travers leur enseignement et qui a un certain niveau possède une sorte de similitude entre les 2 ( l’Ordre du Temple et l’ A.M.O.R.C.).
Il me semble qu’il faut avoir à l’esprit que l’adversité s’exprime à toutes les époques sous des formes correspondant à ces époques. Le plus important reste que la dimension ésotérique également. A côté de l’image que donne une religion ou une autre au fil de son histoire, une dimension ésotérique en a maintenu l’essentiel jusqu’au terme du cycle qui leur correspond. De même, les voies initiatiques se sont transmis le flambeau, associant continuité et adaptation du fond et de la forme au monde qui les entoure, s’enrichissant mutuellement de leurs expériences et outils pour que, aujourd’hui encore mieux que dans le passé, celui qui le désire acquière la Connaissance et atteigne le but ultime, le retour dans la perfection initiale.
Aujourd’hui, les Templiers qui s’étaient démarqués des Croisés en s’efforçant d’endiguer les exactions que ces derniers commettaient à l’encontre d’une catégorie de la population à leur époque, ont accompli leur mission, et, la Croisade semble même avoir changé de camp. Pour poursuivre l’action positive passée des Templiers, n’est-il pas judicieux que chacun, parmi les ‘esprits éclairés’, mène une lutte contre l’ignorance et l’obscurantisme ? esther melèdje
Ce sceau des Templiers, figurant en accompagnement de votre texte, me semble illustrer les rapports existant entre le corps physique, le moi conscient et le Maître intérieur. Le cheval symbolisant le corps physique animal, le cavalier du devant étant le moi conscient et derrière celui-ci se trouve le Maître intérieur guidant véritablement ces chevauchées que sont les incarnations. Ceci rappelle la Baghavad-Gîta où les combats épiques menés par Arjuna dans son char sont guidés par Krishna se trouvant constamment à ses côtés. Il semble évident que la Tradition unique puisse se conjuguer dans diverses langues et cultures. En ce qui concerne les pélerinages: puisque le seul lieu saint véritablement vivant se trouve au plus profond de notre être, n’est-ce pas dans cette direction que doit se dérouler le pélerinage ?
Il existe en effet beaucoup de sagas et de suppositions quant à l’origine, la mentalité et les activités des Templiers. D’après quelques documents historiques fondés les concernant, et quelques études, il me semble qu’il s’agissait d’un ordre semi monastique et semi militaire, dont leur membres furent des chevaliers qui contribuèrent activement à la défense des sanctuaires et des lieux sacrés et qui offrirent leur protection aux pèlerins à l’époque des croisades. Lors des combats religieux qui ravageaient jadis le Languedoc, ils y envoyèrent depuis la Palestine la « Militia Crucifera Evangelica » en tant que section militaire pour soutenir le Comte Raimond VI. Cette section était opérative pour la défense de la pensée ainsi que la pratique religieuse libérale et leurs membres avaient prêté sermon de « sauvegarder la croix en tant que symbole sacré ».
Comme vous l’avez bien mentionné, les Templiers étaient en général des chevaliers chrétiens pratiquant les vertus nobles, respectant toutes les religions, avec le désir de contribuer à l’évolution morale et spirituelle d’antan. Maintes bonnes actions leur apportaient des richesses matérielles, ce qui valut leur disgrâce aux yeux de Philippe Le Bel et du Pape, avec leur condamnation pour hérésie et déloyauté, ainsi que la tentative d’annexer leurs richesses. La suite est reprise dans l’histoire et bien connue. Cependant, les Templiers n’ont pas été détruits complètement, car leurs richesses et leurs demeures s’étendaient dans divers pays comme l’Angleterre, la Belgique, la Hollande et l’Allemagne, et maints souverains les protégeaient.
En ce qui concerne les liens entre les Templiers et les Rose-Croix, notons qu’en 1184 ils avaient un Temple en commun à Londres et que la Militia Crucifera Evangelica, qui avait quitté la France pour Nürnberg (Allemagne), avait publiquement reconnu leur affiliation à la Fraternité de la Rose-Croix. Ils nous ont légué l’esprit de chevalerie, qui est un esprit noble et qui se manifeste également dans les idéaux rosicruciens. Malheureusement, de nos jours, il devient de plus en plus difficile de réaliser ces vertus. Mais soyons courageux et continuons à les pratiquer, afin qu’elles puissent survivre et rendre notre monde meilleur pour tous, dans un esprit humaniste et loyal.
Cordialement
A proprement parlé, les Templiers étaient de vrais chevalier de la Lumière, d’où l’initiation élevée en liaison avec le plan divin de l’âme et des vœux faits pour servir cette Lumière dans le cheminement d’éveil à leur soi divin, et ainsi développer l’héritage sacré à transmettre dans ce monde, que les Rose-Croix perpétuent certainement depuis leur origine. Cordialement.
A deux chevauchant par mesure d’économie… Dit-on. Quelle noblesse d’âme que celle de porter la lumière de la vérité et d’en perpétuer les traditions à travers les âges! En effet, les bons ouvrages sur les Templiers nous plongent dans l’univers des cathédrales, foisonnement culturel offert aux yeux, aux sens du pauvre comme du riche, à la Geste, aux demeures philosophales, à la Gaie Science, à une tradition orale, au silence aussi… Ces livres ont changé ma vie, le sens que je lui donne. La noblesse du chevalier n’est-elle pas de choisir la vérité plutôt que le mensonge. Et comment la reconnaître sans connaissance de la chose, sans préparation? Pourquoi chercher un Graal où un autre a bu dedans et pour faire quoi avec? Pourquoi toutes ces choses sont intérieures en l’homme? Le Templier est tout sauf une façade, une statue du passé. Son héritage est cette culture du vrai qui se déploie sous nos yeux ou encore dans nos oreilles avec l’opéra, qui fait de nous des êtres en chemin en quête de ce que je nommerai le vivant, la vraie histoire de la vie. C’est une histoire présente, pas un oubli ou un lointain passé.
Merci pour cet enseignement faisant la différenciation entre l’Ordre des Templiers et des Croisés. C’est de l’histoire qui, comme précisée dans ce texte, nous est parvenue par les voies habituelles qu’elle emprunte pour être pérenne.
Avant les Templiers, il y avait Pythagore (qui naquit à Samos en Grèce au VIème siècle avant J.C.) qui disait déjà à propos des nombres : « Dans l’univers tout est nombre et dans le nombre tout est rythmes » (2 rythmes possible).
La numérologie moderne, fondement de l’ésotérisme occidental, trouve sa source 4000 ans avant J.C. chez les sumériens, babyloniens et égyptiens. L’Ordre des templiers (composé d’initiés en quête du Graal), lorsqu’il était très actif, a apporté son aide où il l’a estimé nécessaire en ce moment-là.
En tant qu’humains, nous devons essayer de poursuivre comme les Templiers, la recherche du Graal, c’est-à-dire, la recherche philosophique, parce que le cinquième élément, la quintessence (l’éther et l’âme) est un domaine plus subtil qui mérite qu’on s’y intéresse.
En effet, beaucoup de sang et d’encre ont été répandus en lien plus ou moins direct avec les Templiers, leur oeuvre et leur histoire. Du sang de la traîtrise jusqu’au sang du Christ ; de l’encre de la convoitise jusqu’à l’encre d’or de la sagesse, nous voilà plongés dans une saga où nous ne pouvons que difficilement, si jamais nous le pouvions vraiment, démêler la fiction de la vérité. Ce que nous pouvons faire cependant pour que leur existence et leur mort atroce n’aient pas été vaines, c’est de nous efforcer dans le monde d’aujourd’hui de manifester les vertus qui leur étaient si chères. Loyauté, courtoisie, justice, tempérance, courage… doivent leur survivre et l’idéal de chevalerie habiter l’homme et la femme de bonne volonté vivant à notre époque dans un monde qui en a bien besoin.
S’en prendre à autrui au nom de sa foi est une confession d’ignorance spirituelle, à mon avis. Cependant, les « fidèles » d’autrefois étaient beaucoup plus vulnérables à la manipulation que ceux d’aujourd’hui, parce que ceux-là ne pouvaient accéder à la « Parole » que par le biais de leurs prêtres, la possession de la Bible étant exclusivement réservée à ceux-ci. De cette façon, la hiérarchie ecclésiastique s’assurait que les projets expansionnistes de l’Église Catholique ne souffriraient d’aucune opposition de la part de ses fidèles. Ainsi, en « bons bergers », les prêtres encourageaient leurs paroissiens à considérer les Musulmans et autres comme des infidèles, sans se soucier des conséquences destructrices que cela entraînerait. Est-ce à dire que la situation est meilleure de nos jours, maintenant que tout le monde peut posséder son Livre sacré ? La réalité sur le terrain reste inquiétante. Les fondamentalistes musulmans sont là pour nous le démontrer au quotidien. Admettons toutefois que la situation actuelle est quelque peu meilleure que celle qui prévalait à l’époque des croisades.