Une définition de la spiritualité
Dans la plupart des livres de référence, la spiritualité est définie comme «l’ensemble des croyances et des pratiques qui concernent la vie spirituelle», ou comme «ce qui est propre à l’âme en tant qu’émanation d’un Principe divin». Bien qu’intéressante, la première définition est très générale, car les croyances et les pratiques en matière de spiritualité sont aussi nombreuses que variées et n’ont cessé d’évoluer au cours des âges. Par ailleurs, le concept de vie spirituelle est très vague, en ce sens qu’il y a autant de manières de vivre sa foi que de croyants, qu’ils suivent ou non une religion. Quant à la seconde définition du mot «spiritualité», elle est également très évasive, car elle est liée à l’idée que tout spiritualiste se fait de l’âme et de Dieu. Elle est donc subjective et couvre elle aussi un grand nombre de croyances et de pratiques.
Spiritualité et religiosité
La plupart des gens considèrent que la spiritualité est indissociable de la religion et des croyances qui lui sont propres. Autrement dit, beaucoup de personnes pensent qu’être spiritualiste, c’est être Chrétien, Juif, Musulman, Bouddhiste, Hindouiste, etc. Pourtant, on peut tout à fait mener une vie spirituelle, admettre l’existence de l’âme et croire en un Principe divin, sans pour autant suivre une voie religieuse. La spiritualité, au sens le plus noble du terme, n’est donc pas l’apanage du Christianisme, du Judaïsme, de l’Islam, du Bouddhisme, de l’Hindouisme, etc., et ne s’appuie pas nécessairement sur un credo, généralement dogmatique. Cela signifie que l’on peut être spiritualiste sans avoir l’esprit religieux. Tel est précisément le cas des membres de l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix.
À propos de l’âme humaine
En tant que spiritualistes, les Rose-Croix admettent, non seulement l’existence de Dieu, au sens d’Intelligence universelle et impersonnelle, mais également celle de l’âme. Conformément à l’ontologie rosicrucienne, celle-ci se présente en tout être humain sous l’aspect d’une énergie spirituelle qui imprègne toutes les cellules du corps, à la manière dont l’air emplit toutes les pièces d’une maison. En fait, c’est elle qui anime chacun de nous et fait de lui un être à la fois vivant et conscient. Par ailleurs, elle est une émanation de l’Âme universelle, laquelle est pure et parfaite en essence. Notre âme correspond par conséquent à ce qu’il y a de meilleur et de plus noble en nous. Cela revient à dire que ce que l’on appelle «qualités» (Socrate préférait les désigner sous le nom de «vertus») sont des attributs de notre Moi intérieur et prennent leur source dans notre nature divine.
La spiritualité rosicrucienne
La spiritualité rosicrucienne s’apparente donc à une quête mystique ayant pour but de conscientiser notre âme et de manifester à travers notre comportement les vertus qui lui sont propres, parmi lesquelles la patience, l’humilité, la générosité, la tolérance, l’intégrité, etc. Autrement dit, elle vise à éveiller l’intelligence du cœur et le sens de l’éthique. Cela suppose d’avoir la volonté de se parfaire et de transmuter ses défauts en leurs qualités opposées. Tel est le fondement de l’alchimie spirituelle que les Rosicruciens pratiquent au quotidien pour devenir meilleurs dans leur manière de penser, de parler et d’agir. Un tel travail de transmutation permet, non seulement de devenir une bonne compagnie pour soi-même et pour autrui, mais également de contribuer à l’amélioration de la société, ce qui devrait être le but de tout spiritualiste.
Le mysticisme rosicrucien
Le mysticisme rosicrucien ne se limite pas à pratiquer l’alchimie spirituelle dans le but d’évoluer intérieurement et de se parfaire sur le plan humain. Il permet également de prendre conscience de nos talents et de nos dons (nous en avons tous) et de les exprimer dans la vie courante. En cela, il favorise ce que l’on appelle de nos jours le «développement personnel». C’est ainsi que les Rose-Croix œuvrent conjointement à l’évolution de leur âme et à l’épanouissement de leur personnalité, les deux étant indissociables. Parallèlement, ils s’emploient à maîtriser leur vie, c’est-à-dire à l’orienter positivement et à la rendre aussi conforme que possible à leurs espérances. Vu sous cet angle, le Rosicrucianisme s’apparente à une philosophie pratique ayant pour but de s’épanouir aussi bien sur le plan matériel que spirituel, l’un n’empêchant pas l’autre.