Quelle différence y a-t-il entre Rose-Croix et Rosicrucien ?

Les origines historiques de l’Ordre de la Rose-Croix

Si vous faites partie des personnes, membres ou non de l’A.M.O.R.C., qui consultent régulièrement ce blog, vous avez remarqué que les mots « Rose-Croix » et « Rosicrucien » reviennent au gré des explications données sur tel ou tel sujet. Si c’est le cas, c’est parce que ces deux mots sont indissociables au regard de la Tradition rosicrucienne, et ce depuis toujours. C’est ainsi qu’on les trouvait déjà dans la « Fama Fraternitatis », la « Confessio Fraternitatis » et les « Noces chymiques de Christian Rosenkreutz », Manifestes qui marquent les origines historiques de l’Ordre de la Rose-Croix, au tout début du XVIIe siècle. Ils figuraient également dans les livres “profanes” publiés à la suite de ces Manifestes. Selon certaines thèses, ils circulaient même à l’oral bien avant cette époque.

La Rose-Croix en tant que symbole

A priori, le mot « Rose-Croix » est plus évocateur que le mot « Rosicrucien », car il intègre les termes « Rose » et « Croix », et évoque par là même le symbole de l’Ordre de la Rose-Croix : une croix dorée ayant une rose rouge en son centre. Rappelons si besoin est que ce symbole, tel que l’A.M.O.R.C. l’utilise depuis sa fondation en 1909, n’a aucune connotation religieuse. Pour être plus précis, il n’est pas lié au Christianisme, fut-il catholique, protestant, orthodoxe ou autre. En fait, il représente la dualité de tout être humain, c’est-à-dire le fait que nous sommes corps (la croix) et âme (la rose), et ce, indépendamment des races, des nationalités et des cultures. En cela, il est universel, à tel point que tout croyant pourrait se reconnaître en lui, pour peu qu’il soit capable, ne serait-ce que provisoirement, de faire abstraction de sa religion s’il en suit une.

Par définition, un Rosicrucien, une Rosicrucienne, est une personne qui s’est affiliée à l’Ordre de la Rose-Croix et qui étudie son enseignement.

Les utilisations du mot « Rose-Croix »

Dans nombre d’écrits consacrés à l’Ordre de la Rose-Croix, le mot « Rose-Croix » est utilisé également pour désigner ceux et celles qui en font ou en ont fait partie dans les siècles passés. C’est ainsi que l’on se réfère « aux Rose-Croix », « à l’enseignement des Rose-Croix », « à la philosophie des Rose-Croix », « à l’histoire des Rose-Croix », « à la tradition des Rose-Croix », etc. En fait, il existe des dizaines de livres et d’articles publiés sous ces titres, ce qui n’est pas nécessairement un critère de sérieux et de vérité. En effet, il en est qui sont spéculatifs, voire fantaisistes, et qui sont jalonnés d’inexactitudes et de contre-vérités. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles ces sujets sont abordés sur le site officiel de l’A.M.O.R.C. (www.rose-croix.org), afin que ceux et celles qui s’intéressent au Rosicrucianisme puissent accéder à des informations aussi correctes que précises.

Qu’est-ce que le Rosicrucianisme ?

Précisément, que faut-il entendre par « Rosicrucianisme » ? Appliqué à l’A.M.O.R.C., ce terme désigne à la fois un enseignement et une philosophie. En ce qui concerne son enseignement, il couvre douze degrés (symbolisés sur la Rose-Croix par les 12 alcôves) et se présente sous forme de fascicules que tout membre reçoit chez lui à raison de quatre par mois, ou auxquels il a accès par internet. S’il le souhaite, il peut compléter cet enseignement écrit par un enseignement oral transmis dans les Organismes locaux de l’Ordre. Pour ce qui est de la philosophie rosicrucienne, nous pouvons la résumer en disant qu’elle est fondée sur l’idée que tout être humain est perfectible et que, dans son intérêt personnel comme dans celui de la société, il doit s’employer à conscientiser et manifester ce qu’il y a de plus divin en lui. Cela suppose notamment de pratiquer l’alchimie spirituelle, laquelle consiste à transmuter nos défauts en leur qualité opposée : l’orgueil en humilité, l’égoïsme en générosité, l’hypocrisie en sincérité…

Portrait imaginaire de Christian Rosenkreutz, considéré comme le Rose-Croix qui a fondé l’Ordre rosicrucien.

La différence entre « Rose-Croix » et « Rosicrucianisme »

Dans l’A.M.O.R.C., il est de coutume de désigner ses membres par le mot « Rosicruciens ». Quant au terme « Rose-Croix », il est plutôt utilisé pour qualifier l’état de Sagesse que tout Rosicrucien s’évertue à atteindre en étudiant l’enseignement de l’Ordre et en mettant sa philosophie en pratique. Dans l’absolu, un Rose-Croix est donc un homme ou une femme qui, ayant fait du Rosicrucianisme le fondement de sa quête spirituelle, est devenu un Sage, au sens le plus mystique de ce terme. En Orient, on dirait que c’est un Bodhisattva, un Réalisé qui a mis fin au samsâra (cycle des réincarnations). Parvenu à cet état de conscience, il n’est plus dans l’obligation de se réincarner, car il a intégré toutes les leçons que la vie était susceptible de lui enseigner.

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Cet article a 11 commentaires

  1. Filos

    En Afrique on distingue : « umuntu w’umutima » (l’homme de cœur), « umuntu asanzwe » (l’homme ordinaire) et « igipfamutima » (un sans-cœur). On peut comparer le Rose-Croix à l’homme du coeur. Le Rose-Croix est un homme/une femme qui, grâce aux enseignements de l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, AMORC, s’est mis à la découverte de son âme, s’est familiarisé aux doux murmures de son moi, la voix de son cœur qui est un bon guide pour l’homme. Il/elle acquiert une grande sagesse qui s’exprime à travers les vertus qu’on attribue à l’âme (le détachement, la tolérance, le courage, la sincérité, … et surtout la paix intérieure). On dit de lui qu’il est « umuntu w’umutima » un homme/femme de cœur, la voix de son cœur a supplanté les sollicitations du corps. Un tel homme ou femme a peu ou pas de leçons terrestres à apprendre sur Terre. Il est un maître de lui-même et de son destin. Il a son opposé : « igipfamutima ». On dit de ce dernier que « ni nta mutima » (il est sans cœur). Il a encore beaucoup à apprendre sur Terre. Il est un ignorant car il ne se connaît pas et fou, esclave du destin, il va où le vent l’emmène. « Umuntu asanzwe » (l’homme ordinaire) est entre les deux. Un Rosicrucien est alors un homme ordinaire (umuntu asanzwe) qui apprendre à se connaître, à écouter la voix de sa conscience, grâce aux leçons qu’il apprend dans sa classe et dans la vie. Il peut arriver un jour d’une vie terrestre où il atteint la maitrise de soi et de son destin. Il devient Rose-Croix, « umugabo w’abagabo », un homme parfait et satisfait.

  2. Vivaldi

    Effectivement bon nombres de personnes ont cette confusion sur « le Rosicrucien et la Rose-Croix », alors que, selon les enseignements et selon le texte qui l’a clairement expliqué que le « Rosicrucien » c’est celui qui s’adonne à la philosophie rosicrucienne à travers ses enseignements ce dans le but d’atteindre un niveau sagesse (Rose-Croix) avec une âme plus éveillée donc, en conclusion on pourrait dire qu’un vrai rosicrucien dans une incarnation ou une autre atteindra cet état de sagesse.

  3. bolcato

    L’enseignement spirituel est un héritage transmis depuis la plus haute antiquité. Nous avons la chance de pouvoir encore à notre époque, en bénéficier. La transmission, la filiation spirituelle a pu se perpétuer malgré les nombreux obstacles rencontrés. Ce chemin est un chemin vers notre essence la plus profonde, vers ce qui permet de dire, je suis. Il est provisoirement un outil. Il est destiné à être oublié au terme de notre évolution. Il est donc à la fois nécessaire et transitoire….

  4. Martine

    Merci pour cette précision, elle en valait la peine. J’aime bien aussi quand on utilise l’expression « Rose-Croix » pour désigner les rosicruciens. Bah oui pourquoi pas… Il n’est pas interdit de rêver… ☺️D’ailleurs ne dit-on pas que tout commence généralement par un rêve ?

  5. Martine

    La précision en valait bien la peine merci. Mais j’aime bien aussi quand vous utilisez souvent le mot Rose-Croix dans vos textes pour désigner les rosicruciens. Bah oui pourquoi pas… Il n’est pas interdit de rêver…☺️ D’ailleurs ne dit-on pas que tout commence par un « rêve »?

  6. pivoine

    Exact No comment.

  7. Thierry Vidalenc

    J’apprécie la pertinence du verbe structurant votre texte.

    Votre bienveillance vous honore.

  8. Pr S. Feye

    Je signale que deux ouvrages du Rose-Croix Michael Maïer existent en français chez Beya Editions (Les Arcanes très secrets, et La Table d’Or).

    Schola Nova

  9. Filos

    Dans les dialectes bantous, il existe un mot aussi énigmatique que le mot Rose-Croix. Dans une de ses dialectes il ya une expression qui dit :  » Abasokuru bari abagabo » (nos aïeux étaient des hommes de valeurs, « des maîtres ») mais lorsqu’on étend ses réflexions plus loin, on remarque que ces aïeux dont on parle n’ont pas de lieu et/ou de temps fixe. Ils sont intemporels dirait-on. Cette expression peut se traduire par « les Pères, les Premiers-nés de l’humanité étaient des « hors du commun » des mortels. Lorsque je cherche l’information à partir des bantous habitant le sud de l’Afrique, ils semblent donner l’origine de ses « hommes de valeur » dans l’Egypte pharaonique.
    Rose-Croix tout comme « Abasokuru » (les Pères des hommes) sont des mots distingués, des expressions prestigieuses. Rose-Croix tout comme « Abasokuru » seraient les « lumières » du monde. Ainsi les pharaons, Moise, Bouddha, Jésus, Mahomet, Giordano Bruno, Galilée, etc. seraient des « Basokuru », autrement dit des Rose-Croix. Ces personnes sont vénérés et leurs hauts faits sont chantés, car, semble-t-il si nous vivons dans une société d’hommes organisée, vivant dans un certain confort, c’est grâce à eux. Il nous appartient donc de vivre conformément aux principes qu’ils ont énoncés et qu’ils nous ont légués, à travers les merveilles qu’ils ont construits, à travers les contes, les proverbes, les maximes et leurs expériences. En ce qui les concerne, ce qu’ils sont, personne ne le sait vraiment, chacun s’en fait l’image la plus élogieuse qui soit. L’on se les imagine comme éternellement vivants dans la mémoire collective des humains, incitant ces derniers à se surpasser en vue de s’améliorer.
    Quant aux Rosicruciens, ils sont semblables aux hommes qui se regroupent autour du Chef, du Roi, non pour le courtiser, mais pour apprendre à servir la noble cause d’assurer le bien-être général à toute la communauté, à tout le Royaume, dans l’humilité. Parmi ces hommes, les distingués notables, les « bashingantahe », qui étaient chargés de régler les conflits sociaux, sans attendre d’autre récompense que la joie qu’on éprouve à se sentir utile à la société, à servir de garant de l’ordre et l’harmonie sociale et être l’obligé du peuple. Par comparaison et uniquement sur le plan de la maîtrise et de la sagesse, je dirai que les Rosicruciens sont aussi éloignés des Rose-Croix, que les Chrétiens le sont par rapport au Christ, les Bouddhistes au Bouddha et les Musulmans au Prophète Mahomet.

  10. Le Tigre

    L’état rose-croix équivaut à l’état christique des chrétiens ( la plus haute perfection terrestre).

  11. esther melèdje

    Très juste. Absolument d’accord avec la conclusion. Pas de commentaire.

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