L’euthanasie : un sujet récurrent
Le sujet de l’euthanasie revient régulièrement dans l’actualité, généralement après qu’une personne très gravement malade ou très lourdement handicapée a mis fin à ses jours ou a demandé explicitement qu’on le fasse pour elle, ou après qu’un médecin, en accord avec la famille proche, a fait le nécessaire, mettant ainsi un terme à ses souffrances physiques et psychologiques. Se repose alors la question de savoir si on peut, si on doit, si on a le droit de laisser mourir quelqu’un qui le demande pour des raisons compréhensibles, ou de provoquer volontairement sa mort.
L’acharnement thérapeutique
La grande majorité des médecins sont contre l’euthanasie, qu’ils assimilent à un assassinat ou à un suicide assisté. Considérant que leur devoir est de préserver la vie en tout être humain, et même de la prolonger, ils s’emploient généralement à reculer autant que possible le moment de la mort, parfois en se livrant à un véritable « acharnement thérapeutique ». Quant aux souffrances des patients concernés, victimes de maladies ou d’accidents gravissimes aux effets irréversibles, on s’efforce de les soulager (pas encore suffisamment dans certains hôpitaux et certaines cliniques), étant entendu qu’il vient un moment où l’on n’y parvient plus.
Les religions face à l’euthanasie
Les autorités religieuses, de leur côté, sont également opposées à l’euthanasie. Elles considèrent en effet qu’aucun être humain n’a le droit de se donner la mort ou de la donner à autrui, y compris dans un contexte médical et même si la personne concernée en a fait la demande. Selon eux, Dieu seul peut décider dans ce domaine. Rappelons qu’il n’y a pas si longtemps, la plupart des religions refusaient que les suicidés bénéficient de funérailles, allant même jusqu’à affirmer que leur âme était perdue à jamais. Par ailleurs, nombre d’entre elles prônent encore l’idée que la souffrance est expiatoire et rédemptrice, ce qui, d’un point de vue rosicrucien, n’est pas le cas.
L’Ordre de la Rose-Croix est-il favorable à l’euthanasie ?
L’Ordre de la Rose-Croix n’a pas de position officielle sur l’euthanasie et laisse ses membres libres de leur opinion sur ce sujet. Nombre d’entre eux y sont favorables, dès lors qu’il est médicalement avéré que la personne concernée ne pourra jamais guérir ou restera définitivement impotente, qu’elle souffre terriblement malgré les traitements analgésiques ou les soins palliatifs, qu’elle n’est plus en mesure de communiquer avec quiconque, et qu’elle a fait savoir qu’elle souhaitait mourir ou, ne pouvant le faire, que la famille proche a demandé pour elle que l’on mette fin à ses jours. Naturellement, cela nécessite un protocole juridico-médical très strict, afin d’éviter tout abus et toute dérive.
Le droit à mourir
Curieusement, nous vivons dans une société qui ne cesse de prôner des droits en tous domaines : droit au logement, droit à la couverture sociale, droit au travail, droit à la prise en charge médicale, droit aux indemnités de chômage, etc. Aussi contradictoire que cela paraisse, la mort fait partie de la vie. Elle en constitue même l’un des moments les plus importants. Dès lors, pourquoi n’aurions-nous pas le droit de mourir (dans la dignité) lorsque nous nous savons condamnés, que nos souffrances physiques et psychologiques sont devenues insupportables, et que nous souhaitons mettre fin en douceur à une vie devenue pour nous inutile, sans parler du désarroi que notre état suscite chez nos proches ?