Lettre ouverte aux jeunes

« Rien n’est impossible à la jeunesse. »
Socrate (Ve siècle avant Jésus-Christ)

LETTRE OUVERTE AUX JEUNES

De Serge Toussaint, Grand Maître de l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix

Depuis longtemps, je souhaitais m’adresser aux jeunes par le biais d’une lettre ouverte, mais j’ai sans cesse reporté ce projet, de crainte qu’une telle initiative leur semble présomptueuse ou qu’ils la jugent “ringarde” ; sans parler de ceux qui pourraient y voir l’œuvre d’un “gourou” souhaitant attirer l’attention. Mais chacun connaît l’adage : « la peur n’évite pas le danger ! » Par ailleurs, j’ai toujours pensé qu’il fallait avoir le courage de ses opinions, au risque d’être incompris, mal jugé ou même moqué. Je me suis donc décidé à écrire cette lettre, étant entendu que mon but n’est en aucun cas d’alimenter la moindre polémique, mais, peut-être, de susciter la réflexion des uns et des autres.

En préambule, je voudrais dire que j’aime sincèrement les jeunes, ce qui n’a rien d’original en soi, d’autant que peu de personnes oseraient prétendre ou avouer le contraire. Cela étant, je n’ai jamais cédé au “jeunisme”, qui constitue pour moi une forme de démagogie et un aveu de “vieillisme”. Bien que je me sente jeune d’esprit et que je m’emploie à conserver mon âme d’enfant, j’ai parfaitement conscience que l’essentiel de ma vie présente est derrière moi et que ma jeunesse appartient désormais aux souvenirs. Si je précise « de ma vie présente », c’est parce que, comme la plupart des Rose-Croix, j’adhère au principe de la réincarnation. Mais ceci est un autre sujet…

« Aimer les jeunes plutôt que la jeunesse »

Sans vouloir jouer sur les mots, il me semble préférable d’aimer plutôt les jeunes que la jeunesse. En effet, nombre de personnes disent aimer les jeunes, alors qu’en réalité, elles aiment à travers eux le souvenir qu’elles ont de leur propre jeunesse. Cela étant, il est naturel, lorsqu’on a la chance d’avoir eu une jeunesse heureuse, d’en éprouver une certaine nostalgie. Toujours est-il qu’aimer les jeunes, c’est avoir de l’empathie pour eux, ce qui suppose d’être à leur écoute et de vouloir leur bonheur, de préférence avec eux et non malgré eux. Tel est mon cas, ce qui ne veut pas dire pour autant que j’approuve ou apprécie tout ce qu’ils disent et font, ce que les “jeunistes” ont tendance à faire ou à faire croire pour paraître jeunes aux yeux des autres.

Ayant l’occasion de beaucoup voyager dans le cadre de ma fonction, je voudrais d’abord dire aux jeunes combien je suis heureux de constater que la très grande majorité d’entre eux ne sont ni racistes ni nationalistes, ce qui est très appréciable. De même, ils sont ouverts à toutes les cultures. C’est probablement la première fois dans l’histoire que la jeunesse, sur un plan mondial, est aussi universelle. Cela s’explique en grande partie par le fait que les moyens de transports et de communications, auxquels est venu s’ajouter Internet, ont fait de la Terre un seul pays. Il y a une autre explication à cette émergence de l’universalisme : qu’ils en aient conscience ou non, et parfois au-delà des apparences, les êtres humains évoluent spirituellement de génération en génération, pour ne pas dire d’incarnation en incarnation.

« Les jeunes ont une ouverture d’esprit de plus en plus grande sur le monde »

Du fait que les jeunes ont une ouverture d’esprit de plus en plus grande sur le monde, ils sont beaucoup plus pacifistes que ne l’étaient les générations passées. Jadis, le patriotisme, le nationalisme, la peur de l’autre, les préjugés raciaux, etc., favorisaient la guerre. Une fois déclenchée, la spirale de la haine, alimentée par le désir de vengeance, conduisait même les moins belliqueux à tuer et à massacrer. De nos jours, la plupart des jeunes sont, non pas nécessairement antimilitaristes, mais antiguerre, ce qui est en soi plus positif. Nous ne pouvons que nous en réjouir, car la paix est l’un des idéaux les plus nobles qui soient. En fait, elle est un archétype qui fait partie intégrante de l’âme humaine. Cela veut dire que plus l’humanité évoluera mentalement et spirituellement, plus cet idéal s’exprimera à travers les comportements individuels et collectifs.

Sous l’effet, non seulement de l’évolution qui opère de génération en génération, mais également de la multiplication des supports de savoirs, de connaissances et d’informations, les jeunes sont généralement plus cultivés et moins naïfs que ne l’étaient à leur âge leurs parents, grands-parents et arrière-grands-parents. C’est ce qui explique pourquoi les religions ont nettement perdu de leur influence sur eux. D’une manière générale, leurs dogmes ne sont plus adaptés aux mentalités de notre époque, et ce, aussi bien sur le plan moral que doctrinal. En ce début de XXIe siècle, combien parmi les jeunes croient que l’humanité résulte d’un couple originel, en l’occurrence Adam et Ève, qui auraient été chassés du paradis pour avoir mangé le « fruit défendu » ? De même, combien adhèrent à la résurrection des corps et pensent que Dieu, à la fin des temps, fera la part entre les bons et les méchants ? Ne voyez pas là une mise en cause ou une critique des religions. Elles ont eu et ont encore leur utilité, ne serait-ce que parce qu’elles permettent à des millions de personnes de vivre leur foi au quotidien.

Si je comprends le désintérêt des jeunes à l’égard de la religion, notamment en Occident, je regrette néanmoins que ce désintérêt les ait éloignés de la spiritualité. En effet, cet éloignement va à l’encontre de leur bien-être, car il crée un vide au plus profond d’eux-mêmes. Étant donné que « la nature a horreur du vide », nombre d’entre eux comblent celui-ci par des activités qui accaparent et même exacerbent leurs sens physiques et leur mental, parfois jusqu’à l’extrême, au détriment de leur vie intérieure. Il en résulte un déséquilibre psychique qui explique en grande partie pourquoi beaucoup ne sont pas vraiment heureux et souffrent d’un mal-être évident. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler que dans les pays dits développés, le nombre de suicides chez les jeunes ne cesse d’augmenter, au point de devenir très préoccupant. Comment ne pas être affecté par un tel constat ?

Mais comment reprocher aux jeunes de manquer de spiritualité, alors que leurs aînés ont contribué à rendre la société de plus en plus matérialiste ? De nos jours, et comme chacun sait, c’est l’argent qui mène le monde. Certes, il a toujours exercé une grande influence sur les êtres humains, mais cette influence semble avoir atteint son paroxysme et donne lieu à une avidité et à une cupidité apparemment sans limite. Vénéré tel un dieu, il sert de fondement à une religion sans âme (l’argentisme), avec ses fidèles et ses serviteurs. Son credo est on ne peut plus simple et se résume en un mot : « avoir » (toujours plus). Sur son autel, les valeurs morales les plus élémentaires sont sacrifiées : honnêteté, intégrité, équité, générosité, partage, etc. Cela étant, nous avons tous besoin d’argent, de sorte que ce n’est pas lui qui est à blâmer, mais la trop grande importance qui lui est accordée aujourd’hui. De « serviteur » qu’il devrait être, il est devenu un bien « mauvais maître », et ce, dans toutes les catégories sociales.

Les jeunes et la spiritualité

En quoi consiste donc la spiritualité qui fait défaut à la plupart des jeunes et dans laquelle ils pourraient puiser une source de bien-être ? Précisons tout d’abord qu’elle ne nécessite pas de suivre l’une des religions qui existent actuellement, d’autant plus, comme je l’ai dit précédemment, qu’ils ont tendance à s’en détourner. En quelques mots, elle est fondée sur l’idée que tout être humain possède une âme et que le but essentiel de la vie est de rendre cette âme meilleure. Comment ? En travaillant librement à son développement personnel, ou plus exactement au perfectionnement de sa personnalité. C’est dans ce travail de perfectionnement que se trouve le fondement de la spiritualité, au sens, non pas religieux du terme, mais mystique. Vu sous cet angle, Dieu n’est pas seulement l’Intelligence, la Conscience, l’Énergie, la Force (peu importe le terme) qui œuvre à travers l’univers et la nature ; Il est aussi en l’homme ce que nous appelons communément « la voix de sa conscience ».

L’influence grandissante que l’argent exerce sur la société a donné naissance à une sous-culture dont la télévision est un vecteur majeur. Que d’émissions ineptes, vulgaires et avilissantes, sans parler de la violence qui s’affiche continuellement sur les écrans ! Nombre d’entre elles sont conçues pour les jeunes, ce qui laisse supposer que ceux et celles qui les financent, les réalisent, les programment et les animent, considèrent que la jeunesse se complaît dans la bêtise et la vulgarité, et qu’elle prend plaisir à s’avilir. Face à un tel mépris à son égard, ne devrait-elle pas s’affirmer et opter pour des programmes dignes de sa sensibilité et de son intelligence ? N’aurait-elle pas intérêt à refuser et même à s’opposer à cette manipulation éhontée des esprits ? À tous en général, et aux jeunes en particulier, d’en faire un support d’élévation culturelle et morale plutôt que de soumission et d’abêtissement.

Parmi les manipulations les plus pernicieuses à laquelle se livre la téléréalité auprès des jeunes, il y a l’exaltation de la célébrité. À grand renfort d’exhibitionnisme et de voyeurisme, on leur fait croire que l’un des buts majeurs dans la vie est de devenir célèbre, et par là même d’être admiré et adulé, pour ne pas dire vénéré. À quoi peut mener un tel culte de l’ego, sinon à la désillusion et au désenchantement ? Comme le montre l’expérience, la célébrité ne suffit pas pour être épanoui et heureux ; dans de nombreux cas, elle est même une source d’angoisses, de craintes et de stress. Ce n’est pas dans le regard des autres que nous devons rechercher le bonheur, mais dans celui que nous portons sur nous-mêmes. Cela revient à dire qu’il faut avant tout apprendre à être une bonne compagnie pour soi. Quiconque en est une n’éprouve aucunement le désir d’être célèbre, pas plus qu’il ne se laisse aller à aduler telle ou telle “star”, au point de donner l’impression de vivre à travers elle par procuration.

Que dire également des modes que l’on impose régulièrement aux jeunes ou qu’ils s’imposent entre eux, que ce soit dans le domaine de la musique, de l’habillement, du langage, des mœurs, etc. ? Là aussi, qu’ils se posent la question de savoir à qui ou à quoi profite cette manipulation. Il est naturel de vouloir s’individualiser et s’affirmer, mais avoir de la personnalité, ce n’est pas imiter les autres ou suivre la mode, dans quelque domaine que ce soit. Ce n’est pas non plus “prendre le pied inverse” et se démarquer exagérément des autres dans un souci de marginalité. C’est tout simplement être soi-même et vivre en accord avec ses propres valeurs et ses goûts personnels. Et contrairement à ce que semblent penser de nombreux jeunes, rien n’est plus respectable et même admirable que d’être conforme aux choix qui nous sont propres, fussent-ils “normaux”, plutôt que d’adopter ceux que l’on nous impose de l’extérieur pour être ou paraître “à la mode”.

Le rapport des jeunes avec la politique

Comme c’est le cas pour la religion, le rapport des jeunes avec la politique a lui aussi beaucoup changé. Précisons tout d’abord qu’elle fait partie intégrante de la société et qu’elle est une nécessité pour gouverner l’État comme la cité, et ce, depuis le plus petit village jusqu’à la plus grande mégalopole. Il n’y a encore que quelques décennies, elle était au centre des conversations entre jeunes, chacun se sentant une âme de “contestataire”, parfois d’ailleurs sans trop savoir si ce qu’ils contestaient était vraiment contestable. De nos jours, beaucoup s’en désintéressent. Pourquoi ? Parce qu’ils ont le sentiment qu’elle est impuissante à résoudre les problèmes qui se posent aux citoyens de base et incapable de rendre le monde meilleur. C’est ce qui explique que dans nombre de pays, le pourcentage d’abstention aux votes est très important chez les jeunes, excepté peut-être dans les élections locales, où ils se sentent davantage concernés.

À l’image des hommes, la politique est imparfaite ; elle est donc sujette à la critique. Mais si l’on admet que dans toute démocratie véritable on a les dirigeants que l’on mérite, elle est à l’image, certes de ceux qui nous gouvernent, mais également de ceux qui sont gouvernés. Face aux problèmes qui se posent à la collectivité, il est donc à la fois trop simple et trop facile de s’en prendre exclusivement à ceux et à celles qui exercent des fonctions politiques. Indépendamment du fait que nous sommes libres de notre vote, nous pouvons et même devons faire un bon usage de notre libre arbitre et agir pour rendre la société meilleure. Comment ? En nous évertuant à devenir des « êtres humains accomplis », pour reprendre les termes de Coménius, éminent Rose-Croix du XVIIe siècle, considéré comme le père spirituel de l’U.N.E.S.C.O. En cela, j’ai toujours pensé que la politique, au sens philosophique du terme, est d’abord et avant tout l’art de se gouverner soi-même.

De mon point de vue, la solution à la crise actuelle réside davantage dans l’éthique que dans la politique, l’une n’excluant pas l’autre. Mais qu’est-ce que l’éthique ? En quelques mots, c’est l’attitude qui consiste à se respecter soi-même, à respecter autrui et à respecter la nature, ce qui n’a rien de moralisateur. Malheureusement, ce respect manque cruellement de nos jours, car les parents et les adultes en général ne l’ont pas transmis aux enfants. Durant les dernières décennies, on les a conditionnés à revendiquer des droits. Cela ne serait pas dommageable si, parallèlement, on les avait familiarisés avec les devoirs correspondants. Cela n’a pas été fait, d’où le déséquilibre actuel et ses conséquences dans la société : violence, corruption, intolérance, vols, viols, trafics en tous genres, etc. ; autant de comportements négatifs qui traduisent l’absence de non-violence, d’intégrité, de tolérance, d’honnêteté, de bienveillance, etc. Il devient donc urgent de revenir à ces fondamentaux, et c’est aux jeunes de relever ce défi. Étant donné qu’ils sont plutôt victimes que coupables du laxisme qui sévit depuis trop longtemps dans ce domaine, leur mérite n’en serait que plus grand…

En relation avec la notion de devoirs, les jeunes qui liront cette lettre ouverte trouveront peut-être un guide dans la « Déclaration des devoirs de l’Homme », proposée par l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix en 2006. À noter que cette déclaration a été publiée en pleine page dans des revues et des journaux de premier plan, et que sa parution a été saluée par nombre de personnalités civiles, politiques et religieuses. L’Épilogue parle de lui-même : « Si tous les individus s’acquittaient de leurs devoirs fondamentaux, il resterait peu de droits à revendiquer, car chacun bénéficierait du respect qui lui est dû et pourrait vivre heureux dans la société. C’est pourquoi toute démocratie ne doit pas se limiter à promouvoir un “État de droit”, auquel cas l’équilibre évoqué dans le Prologue ne peut être maintenu. Il est impératif également qu’elle prône un “État de devoir”, afin que tout citoyen exprime dans son comportement ce que l’homme a de meilleur en lui. Ce n’est qu’en s’appuyant sur ces deux piliers que la civilisation pourra assumer pleinement son statut d’humanité. » Assurément, de tels propos n’ont rien de réactionnaire, mais traduisent ce qui devrait sembler évident à tous.

De ce qui précède, on en déduit que la politique n’est pas l’affaire exclusive des partis et des courants qui s’y consacrent, toutes tendances confondues. En tant que gouvernance de soi-même, elle implique chacun d’entre nous et nécessite de mettre le meilleur de nous-mêmes au service des autres et de la société, ce qui nous ramène à ce que j’ai dit précédemment à propos de la spiritualité. Vue sous cet angle, la plus haute forme de politique est l’humanisme, idéal philosophique qui consiste à mettre le bien-être de tout individu au cœur des préoccupations des gouvernants et des gouvernés, sans distinction. Cela revient à faire aux autres ce qu’on aimerait qu’ils nous fassent, mais également à ne pas leur faire ce que l’on n’aimerait pas qu’ils nous fassent. Cela rappelle naturellement le commandement majeur de Jésus, lequel n’est la propriété morale ou spirituelle d’aucune religion, mais une source d’inspiration pour quiconque, chrétien ou non, croyant ou athée, adhère à ce commandement. Alors, à défaut d’être spiritualistes, j’engage tous les jeunes à être humanistes.

« L’écologie est devenue un enjeu majeur »

Mais on ne peut être humaniste sans s’impliquer également dans la sauvegarde et la protection de la nature. Or, nous savons tous que notre planète est très menacée : réchauffement climatique, déforestation excessive, destruction généralisée d’écosystèmes, disparition de nombreuses espèces végétales et animales, pollutions diverses… De toute évidence, l’écologie est devenue l’enjeu majeur du XXIe siècle. Malheureusement, la crise économique et sociale qui frappe le monde depuis plusieurs décennies occulte cet enjeu, au risque que l’on ne fasse pas le nécessaire pour éviter le pire. Certes, c’est là l’héritage laissé par les générations passées, mais si les jeunes d’aujourd’hui ne se mobilisent pas davantage, il semble évident que la Terre, chef-d’œuvre de la Création, deviendra invivable pour des millions, peut-être même pour des milliards d’êtres humains. Alors, gageons sur leur sens des responsabilités et sur leur mobilisation, avec l’idée que leurs enfants et leurs petits-enfants hériteront quant à eux d’une Terre-Mère régénérée, avec laquelle l’humanité se sera définitivement réconciliée.

Un autre danger menace l’équilibre de la société et ce que l’on appelle communément le « Vivre ensemble », à savoir l’individualisme. En effet, s’il est vrai qu’Internet est une grande source d’informations et un moyen extraordinaire de communication, je regrette néanmoins que son usage soit devenu aussi excessif, au point que nombre de jeunes admettent qu’ils ne peuvent plus s’en passer. Que dire également de leur addiction aux smartphones, sans parler des jeux vidéos ? Paradoxe des temps modernes : les êtres humains communiquent à longueur de journée d’un lieu à l’autre de la planète, mais nombre d’entre eux disent se sentir infiniment seuls. À ce propos, voici ce qu’on peut lire dans la « Positio Fraternitatis Rosae Crucis », Manifeste que l’A.M.O.R.C. a publié en 2001 sur un plan mondial : « Nous constatons par ailleurs qu’à l’ère de la communication, les individus ne communiquent pratiquement plus. Les membres d’une même famille ne dialoguent plus entre eux, tout occupés qu’ils sont à écouter la radio, regarder la télévision ou surfer sur Internet… » N’est-il pas temps de (re)privilégier les contacts directs et de (ré)humaniser la société ?

En raison de l’état chaotique du monde, nombre de personnes, notamment de jeunes, sont pessimistes quant à leur avenir personnel et à celui de l’humanité. Les Rose-Croix, de leur côté, sont et demeurent optimistes, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas réalistes. C’est ainsi que dans le texte intitulé « Prophéties des Rose-Croix », qu’ils ont publié en 2011, on peut lire : « Au regard de notre enseignement et de notre philosophie, nous sommes optimistes pour l’avenir, même si la situation actuelle peut laisser craindre le pire. Au-delà des apparences, la période troublée que nous traversons constitue un “passage obligé” qui devrait permettre à l’humanité de se transcender et de renaître à elle-même… Dans l’absolu, elle est destinée à instaurer une société idéale, que nombre de sages du passé ont appelé de leurs vœux, et en laquelle de nombreux individus espèrent plus ou moins consciemment. » Alors, confiance ! Plutôt que de se limiter à dire que « l’espoir fait vivre », agissons avec l’idée que la vie est pleine d’espérances.

En introduction à cette lettre, j’ai évoqué ma crainte qu’elle soit perçue comme étant “ringarde”, notamment par les jeunes qui la liront. Pourtant, je ne pense pas qu’il soit “ringard” de les encourager à être spiritualistes, humanistes et écologistes, de les engager à ne plus se laisser manipuler par ceux qui font commerce de la bêtise, du voyeurisme et autres dérives de la “peopolisation” des mœurs, de les mettre en garde contre l’individualisme que génèrent les nouvelles technologies, de leur recommander d’éveiller et d’exprimer ce qu’il y a de meilleur en eux, etc. En ce qui me concerne, j’en appelle à leur conscience et même à leur âme, afin qu’ils ne passent pas à côté de leur existence et fassent de l’humanité ce qu’elle est destinée à être : l’expression sur Terre de ce que la vie peut offrir de mieux aux générations présentes et futures. Aussi, qu’ils se posent la question : quelle société, quelle humanité, quel monde souhaitent-ils pour leurs enfants ?

Un adage que vous connaissez tous énonce : « Si jeunesse savait ; si vieillesse pouvait », ce qui laisse supposer que les jeunes ont l’énergie voulue pour améliorer le monde, mais n’ont pas (encore) l’expérience nécessaire. Je suis convaincu que s’ils en ont la volonté, ils peuvent y parvenir, au-delà même de nos espérances. Alors, ayons foi en eux…

C’est sur ces paroles d’espoir que je conclurai cette lettre, non sans exprimer tous mes vœux de bonheur et de succès à tous les jeunes qui en prendront connaissance, qu’ils l’aient d’ailleurs appréciée ou non.

Avec mes meilleures pensées.

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