À propos du progrès

Définition du « progrès »

Dans la plupart des livres de référence, le progrès est défini comme « le processus évolutif orienté vers un terme idéal. Synonymes : amélioration, développement, perfectionnement ». Cette définition laisse supposer, non seulement que tout progrès est a priori positif, utile et nécessaire, mais également qu’il mène vers un mieux, vers quelque chose de meilleur. Dans l’esprit de la plupart des gens, c’est effectivement l’idée qu’ils se font du progrès, tous domaines confondus. C’est ainsi que l’on parle du « progrès technique », du « progrès scientifique », du « progrès médical », du « progrès artistique », du « progrès social », etc.

« L’humanité a progressé dans de nombreux domaines »

On ne peut nier que l’humanité a progressé dans de nombreux domaines. Pour s’en convaincre, il suffit de songer aux conditions de vie durant la Préhistoire, l’Antiquité, le Moyen-Âge… Jusqu’au début du XXe siècle, la grande majorité des habitants de notre planète vivaient encore dans la pauvreté, pour ne pas dire la misère. Les famines et les épidémies étaient fréquentes et provoquaient la mort de millions de personnes. Certes, de nos jours encore, certains pays sont toujours en proie à des difficultés de tous ordres et ne donnent pas le sentiment d’avoir vraiment progressé sur les plans social, économique, scientifique, médical… De toute évidence, on ne peut que le regretter.

Est-ce que tout ce que l’on qualifie de « progrès » en est un ?

Dans les pays dits développés, on peut néanmoins se demander si tout ce que l’on qualifie de « progrès » en est un. Personnellement, je ne le pense pas : est-il bien de cloner des animaux (voire des êtres humains) au détriment de toute éthique ? De construire des navettes pour permettre à quelques personnes fortunées de faire du tourisme spatial ? De fabriquer des voitures de plus en plus sophistiquées, au point que l’on s’y perd entre la radio, le GPS et autres gadgets censés faciliter la conduite ? De ne plus trouver de guichet dans la plupart des gares pour prendre un billet de train ? De produire toujours plus de biens de consommation en sachant que beaucoup ne seront pas utilisés ? De robotiser et de machiniser à outrance des secteurs aux dépens d’employés qui perdent ainsi leur travail ? D’inciter les gens à passer des heures sur internet ou devant la télévision ? etc., etc.

Ne pas « faire le bonheur des gens malgré eux »

De mon point de vue, le progrès, dans quelque domaine que ce soit, ne devrait jamais porter atteinte à l’intégrité, à la dignité ou à l’identité de l’être humain, quel qu’il soit. Il faudrait toujours veiller à ce qu’il contribue vraiment au bien-être des peuples et ne se fasse pas au détriment de la nature. Malheureusement, nombre de personnes qui se disent progressistes s’emploient trop souvent à « faire le bonheur des gens malgré eux. », c’est-à-dire sans tenir compte de leurs véritables désirs et besoins. Par ailleurs, beaucoup parmi elles ont une approche purement matérialiste de la vie, de sorte que leur conception du progressisme n’est évidemment pas spiritualiste, mais pas nécessairement humaniste non plus.

Favoriser le progrès moral, intellectuel et même spirituel

Certes, il faut œuvrer au progrès dans ses aspects les plus matériels, de manière à améliorer les conditions de vie des peuples. Mais il me semble tout aussi important de favoriser leur progrès moral, intellectuel et même spirituel. Si tous les êtres humains, depuis la « base » jusqu’au « sommet », accordaient plus d’importance à l’éthique et à la spiritualité, je pense que le monde irait infiniment mieux. Cela suppose qu’ils prennent conscience de la nécessité de progresser, c’est-à-dire d’évoluer positivement dans leur manière de penser et de se comporter, et ce, dans leur intérêt personnel et dans celui de la société. Tel est précisément ce que les Rose-Croix s’efforcent de faire en application de leur enseignement et de leur philosophie.

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Cet article a 5 commentaires

  1. esther meledje

    Assez d’accord avec le propos qui, bien que le survol succinct des aspects les plus importants du sujet, nous fait accéder à la compréhension du mot « progrès », en nous invitant à approfondir cette compréhension par la réflexion alliée à la méditation.
    Tout progrès est souvent l’aboutissement d’efforts soutenus qui ont comme moteur, l’espérance. Mais agir de sorte qu’un but, des objectifs soient atteints, même si la finalité est un bienfait pour une personne, un groupe voire toute l’humanité peut avoir un prix à payer, une contrepartie déplaisante.
    A mon humble avis, éluder les deux faces de la même pièce de monnaie qu’est le progrès, c’est faire preuve de manque de réalisme.
    Vu que personne n’aime faire du « surplace », le mieux, à l’échelle d’un seul être humain, est de faire des pas à sa capacité, savoir marcher dans « ses pas » pour pouvoir tenir la route et ne pas être très vite dépassé par les évènements. esther melèdje

  2. Colette

    Le progrès ne peut plus se résumer à l’accumulation de savoir scientifiques et techniques,,ni à un développement économique accéléré. Car ce progrès là, s’il ne s’accompagne d’un progrès de l’esprit est voué à l’échec.Par ce qu’il faut entendre par progrès moral, mais aussi spirituel et philosophique, ainsi soulevé dans votre texte et certainement plus progrès de la conscience.avec de nouveaux territoires à conquérir, car science sans conscience n’est que ruine de l’âme, cette citation de Rabelais peut aider à redéfinir la loi du progrès éclairant la différence entre savoir et connaissance, pour tenir là le progrès véritable, ainsi qu’une civilisation avancée, basée comme dit précédemment sur le bien-vivre et (du bien mourir) pourquoi pas ! n’existant pas encore. Un long chemin reste à parcourir qui passera par le changement de régime économique, démocratique, mais aussi une profonde réforme du système éducatif. De ce type de civilisation où les progrès scientifiques seront mis au service de la Connaissance au sens large. Ainsi les gens qui progressent toujours dans la vie sont souvent capables de se concentrer sur l’essentiel et de ne plus s’attacher sur certaines choses. Ils sont capables de lâcher-prise sur des éléments qui les retiennent ou les empêchent d’avancer. Ceux qui réussissent dans la vie partagent souvent certaines caractéristiques telle que la persévérance, la détermination e une forte capacité à fixer les objectifs précis ; ont une vision claire de ce qu’elles veulent accomplir et sont prêtes à travailler dur pour y parvenir. En plus elles sont souvent ouvertes au changement et capables de s’adapter, aux nouvelles situations et d’apprendre de leurs erreurs, du discernement en toute chose et ainsi partager la conception de Dieu, de l’âme et pourquoi pas ? de l’après-vie. La nature est l’oeuvre de Dieu, un remède pour l’âme, l’homme sa création. c’est la vie qui les (hommes) rend différents, peut-être qu’en conscience, les niveaux vont s’accélérer ,, ce qui serait magistral ? Cordialement;

  3. pivoine

    Quand le (progrès) isole les humains avec des techniques de plus en plus sophistiquées ce n’est plus du progrès, nous en avons l’exemple avec les moyens de communications comme les consultations d’un médecin par internet qui sont de plus en plus opérationnelles par des cabines qui sont installés dans des pharmacies, ou est la chaleur humaine ? Il y a un indice flagrant de la fin d’un monde.

  4. Viktor

    Questions tout à fait pertinentes dans ce monde qui a privilégié le développement matériel tout en minimisant les enjeux socio-environnementaux… Cette course effrénée vers le consumérisme nous a désensibilisé envers les inégalités sociales et environnementales, et l’on pourrait parfois argumenter que cela est délibérément orchestré par ceux qui profitent de la situation. Il serait temps que l’Humanité définisse clairement ses priorités et en finisse avec ce « chacun pour soi » qui ne profite qu’à une élite obsédée par la notion indéfinissable du « mérite ». En effet, comme judicieusement proposé par le Grand Maître, l’éthique et la spiritualité devraient être pris en compte pour stimuler l’harmonisation de notre civilisation avec les idéaux les plus pures tels qu’incarnés par le code de vie rosicrucien. Merci encore au Grand Maître pour ses paroles qui résonnent toujours profondément

  5. weezeral

    Questions et propositions tout à fait pertinentes et qui résonnent fortement avec mes questionnements depuis mon adolescence; depuis mon entrée dans la vie active, j’ai, tant bien que mal, essayé de contribuer à un progrès de l’ordre environnemental, en m’engageant dans le domaine de l’énergie solaire. Je comprends malheureusement l’attrait qu’ont beaucoup de concitoyens pour le matérialisme qui place le confort personnel au dessus de toute considération éthique ou spirituelle, mais je m’inquiètes de la durabilité d’un tel modèle pour la terre. J’espère que l’appel de notre Grand Maître pour plus d’éthique et de spiritualité dans la définition des priorités en terme de développement de l’humanité sera entendu et stimulera une harmonisation avec les plus hautes aspirations telles que définies par le code de vie rosicrucien

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