À propos du matérialisme

La montée de l’athéisme

Selon certaines études, le nombre de athées ne cesse d’augmenter à l’échelle mondiale, notamment dans les pays occidentaux. Cela revient à dire que le nombre de croyants, toutes religions confondues, ne cesse de diminuer. En Occident, c’est le Christianisme, et plus particulièrement le Catholicisme, qui est le plus touché par ce phénomène. Il est un fait que les églises se vident, que de moins en moins de personnes célèbrent en connaissance de cause les fêtes liturgiques, qu’il y a “pénurie” de prêtres, que la grande majorité des enfants ignorent même le mot « catéchisme ». Les Chrétiens le déplorent ; les athées s’en réjouissent, car ils considèrent que la religion en général est une imposture qui avilit les consciences et empêche les gens de s’épanouir pleinement.

« Pourquoi les religions sont-elles de plus en plus délaissées ? »

Pourquoi les religions sont-elles de plus en plus délaissées ? De mon point de vue, la première raison se situe dans leur credo lui-même. En effet, les mentalités ont beaucoup évolué depuis leur apparition, les peuples sont beaucoup plus instruits, l’esprit critique est beaucoup plus présent, de sorte que de moins en moins de personnes adhèrent à leurs dogmes : création du monde en sept jours, Adam et Ève comme couple originel, existence du diable, du paradis et de l’enfer, péchés véniels et mortels, résurrection des corps à la fin des temps… Ces croyances, communes au Judaïsme, au Christianisme et à l’Islam, ont de moins en moins d’échos dans les esprits, en particulier chez les jeunes. Par ailleurs, la morale religieuse est de plus en plus rejetée.

Le consumérisme

Il y a une autre raison au déclin actuel des religions : l’évolution de la science et de la technologie a beaucoup contribué à l’amélioration des conditions de vie ; c’est une chose positive, car il est naturel et légitime de vouloir vivre mieux sur le plan matériel. Mais en même temps, ce processus a rendu les gens excessivement matérialistes, en ce sens que dans les pays dits “développés”, ils sont devenus consuméristes et avides de possessions matérielles. Ce faisant, ils se sont éloignés de ce qu’il y a de plus précieux en eux : leur âme. Autrement dit, ils se sont fermés progressivement, non seulement à la religiosité, mais également à la spiritualité. Cela revient à dire qu’ils se sont “athéisés” avec le temps.

Athéisme et matérialisme

À propos de l’athéisme, il me semble utile de préciser que ce terme n’est pas synonyme de « matérialisme », comme on pourrait le penser a priori. Par définition, un athée ne croit ni à l’existence de Dieu ni à celle de l’âme, et pense généralement que la vie n’a aucune finalité. Mais il n’est pas nécessairement matérialiste, car il ne fait pas toujours des possessions matérielles un but en soi. J’ajouterai que nombre de athées ne l’ont pas toujours été mais le sont devenus pour des raisons diverses : suite à une épreuve qui leur a fait perdre la foi, en raison d’un certain désarroi face à la “folie” du monde, par rejet de la religion qu’ils ont pu suivre à une époque de leur vie… Certains d’entre eux en viennent même à renouer avec la spiritualité, pour peu qu’ils trouvent une voie qui réponde à leurs aspirations. C’est d’ailleurs cette démarche qui conduit régulièrement des personnes à prendre contact avec l’Ordre de la Rose-Croix.

« Le matérialisme s’apparente à une religion »

Aussi contradictoire que cela puisse paraître, le matérialisme s’apparente en fait à une religion ; c’est même la religion dominante en ce XXIe siècle : l’argent est son dieu, les banques et les institutions boursières ses temples, les banquiers et autres traders ses serviteurs, la croissance, la rentabilité et la spéculation ses dogmes… Or, il me semble évident que cette religion matérialiste, qui compte malheureusement de plus en plus d’adeptes, ne peut rien apporter de bon au monde, ne serait-ce que parce qu’elle exalte ce qu’il y a de moins noble dans la nature humaine, notamment le désir de posséder et de dominer. Les faits prouvent également qu’elle se développe au détriment de l’homme lui-même et de la nature.

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Cet article a 14 commentaires

  1. Rapha

    Bonjour Lorelei,

    A la suite de votre commentaire très juste, car je rejoins le fait qu’il est tout de même plus facile et confortable de se concentrer sur son cheminement spirituel avec un minimum de moyens, comme vous l’expose, j’ajouterais, à contrario des noms cités, j’ai aussi comme conviction qu’il faille aider l’homme, la nature et l’univers, et que même si au niveau personnel cela a peu d’impact au niveau mondial avoir plus de finance permet d’aider et de faire prendre conscience a plus grande échelle, car sans argent il deviens de contre balancer ce système matérialiste… Même si nous pouvons tous agir a notre échelle.
    tout mes vœux d’harmonie et paix profonde.

  2. Dominique Walker

    Il me semble que le pouvoir du matérialisme pourrait décliner par le fait même du déclin du pouvoir d’achat dans les pays riches entrainant également un déclin du consumérisme et obligeant à revoir quels sont nos besoins essentiels. Serait-ce une opportunité de nous tourner vers d’autres choix empreints d’un esprit plus écologique, plus éthique, et peut-être un temps trouvé pour commencer à renouer avec notre nature spirituelle.

  3. Jean-Marie

    La vraie religion la Fraternité, l’Amour et la Compassion, nous n’avons pas besoin d’autre chose, les vertus nous guides vers la Lumière, notre Divinité intérieure, je ne suis pas contre les réligions, car elle apportent un réconfort à certain moment de la vie, dans de bons ou mauvais moments, toutes les rivières vont à l’océan tôt ou tard, la souffrance guide les humains. Nous devrions partager plus sur tout les plans, je suis confiant en la vie, nous devons regarder tous dans la même direction.

  4. Vivaldi

    Je suis parfaitement d’accord avec cette approche, car ce 21eme siècle est marqué par la montée du niveau de matérialisme chez les humains où l’on arrive même à observer un certain désaccord chez la majorité des adeptes ou croyants; ces derniers par rapport à leur formation intellectuelle vont beaucoup plus s’appuyer aux bénéfices purement matériels qui n’ont aucune influence sur l’épanouissement de l’âme humaine.

  5. Lorelei

    Dans notre société actuelle, l’accent est malheureusement mis sur l’avoir (toujours plus), au détriment de l’être.

    À vrai dire, à quoi cela nous sert d’amasser des biens et des richesses à n’en savoir que faire, comme les milliards de dollars de Jeff Bezos (Amazon) ou de Bill Gates (Microsoft) ? Nous n’emporterons rien de tout cela dans notre tombe, ni dans une vie future (si tant est que l’on croit à la réincarnation…). Il est toutefois concevable que l’on souhaite un minimum de confort pour vivre cette incarnation dans les meilleures conditions possibles (un toit sur la tête, de quoi manger, se vêtir, etc.), mais tout est une question de mesure, de « juste milieu » si je puis dire.

  6. keyvan 2.0

    Le matérialisme est une religion dangereuse car elle met en avant l’égoïsme et l’absence de valeur au profit de l’argent. Mammon conduit à la perte de soi. L’équilibrage entre le matériel et le spirituel est je pense la pierre de voûte de l’élévation de l’être sur tous les plans,

  7. Rapha

    Ce texte est une belle explication de ce phénomène, que je peux qu’approuver et rejoindre totalement. Je me permets d’ajouter deux points qui sont plus une conviction (croyance) qu’un fait, car sur ce dernier le Grand maitre a déjà tout dit.

    1er: Je pense en effet que la technologie a permis aux hommes d’obtenir plus de confort et plus de facilité, ce faisant beaucoup croient qu’ils peuvent tout faire sans l’aide de personne (le plus souvent grâce à l’argent, on peut payer tout les services et le matériel possible), cela a pour effet insidieux de faire oublier que l’on a besoin les uns des autres dans tous les domaines, qu’il soit spirituel ou matériel et donc de rendre les gens de plus en plus individualistes, alors on peut entendre  » moi je n’ai besoin de personne », dans un mauvais sens.

    2em: je pense aussi que nous expérimentons, nous les hommes, les extrêmes. Je m’explique : nous avions des sociétés complètement dirigée et bridée par les religions (avec toutes les déviances que l’on connait), par la suite nous avons rejeter en bloc ces croyances (science contre religion), au point de devenir égocentrique et défier toutes les lois naturelles. Mais de nos jours nous commençons, nous les hommes, à tendre vers un équilibre entre matérialisme et spiritualité. Il faut souvent expérimenter les extrêmes pour s’établir en son centre.

    Nous voyons bien même si nous en sommes loin que les hommes en général commencent à changer leurs priorités, leurs visions du monde, il commence à se rendre compte que le pur matérialiste n’est que très rarement heureux et épanoui.

  8. ANNE

    Le temps passe et ce texte est toujours d’actualité et ce malgré la pandémie, le réchauffement climatique, les déplacements de population…..A croire que nous nous pensons immortels et qu’accumuler les biens au détriment de la planète et des plus pauvres nous rassure…..Mais on voit aussi des personnes vivant en ville désireuses d’un retour à la nature et d’une vie plus harmonieuse….Un petit pas prometteur pour revenir vers la Spiritualité et admirer l’Œuvre du Créateur

  9. Vivaldi

    En vous lisant, cher Maitre, on peut en deduire que c’est un signal fort pour nous avertir qu’il est temps pour les spiritualistes, plus précisement les rosicruciens, d’essayer de se faire connaitre et ceci en paroles et en actions. D’ailleurs, la spiritualité c’est la seule voie qui pourrait nous aider à mieux nous connaitre et de pouvoir nous aider à réaliser ce travail de transmutation que rêve tout spiritualiste, de pouvoir effectivement rencontrer le Dieu notre coeur que bon nombre de religions tentent de nous offrir mais qui malheureusement ont échoué.

  10. Anne-Marie K

    Je pense que vous avez présenté les réelles causes de l’accroissement des athées et de l’ascension du matérialisme.
    De plus les exigeances et incertitudes multiples dans la gestion quotidienne de la vie, la progression de l’égocentrisme, la démoralisation, la perte de la notion de l’amour, la dépendance technologique et les doutes ou la désorientation injectées par une compréhension restreinte des sciences mènent à une fuite accrue vers la matière. La matière semble donner l’impression d’une certaine stabilité, de maniabilité ou de contrôle et d’être palpable. Toutefois, en réalité, elle est souvent volatile, instable et éphémère (p. ex. dans le cas de l’argent).
    Actuellement l’équilibre spiritualité (être) et matière (avoir) est disproportionné, le moi extérieur ayant une importance primordiale, l’introspection étant verrouillée, ce qui mène à une involution ou une régression temporaire dans notre évolution. Il est important d’en prendre conscience, dès lors de retrouver certaines réflexions et connaissances perdues ou ensevelies, de les traduire dans la langue et l’esprit de notre ère et de les étudier, ce qui implique une éducation et une formation.

    Cordialement

  11. esther melèdje

    Le monde actuel se trouve dans une phase où quelles que soient nos croyances : juifs, chrétiens, musulman, athées et ou spiritualistes, nous sommes confrontés au matérialisme. Cela signifie que pour ne pas être très vite déphasés dans ce domaine, nous devons agir pour la défense de nos intérêts sur ce plan-là si nous savons ce qu’il y a à faire (…) sans être dans l’obligation d’être esclave de ce matérialisme. Comme dans toute situation, la modération est la meilleure attitude à adopter. On peut bien gagner sa vie et disposer de ce dont on a besoin pour vivre correctement tout en restant détaché des finances.
    C’est un processus mental qui permet de faire en sorte de ne pas être asservi par l’argent. Quels que soient les moyens financiers dont nous disposons (des personnes vivant au jour le jour à celle dépensant sommes scandaleuses) nous pouvons vivre dans la quiétude lorsque nous arrivons à avoir une main mise sur les finances, sinon, comme cela a été très bien expliqué dans le présent propos, « l’Argent » est vraiment le « Roi ». E.M.E.

  12. Antoine Achard

    Plusieurs athées possèdent de très belles qualités morales, civiques et humaines en plus de montrer une réelle solidarité lorsqu’ils sont sollicités par ceux qu’ils aiment. Si le nombre de croyants ne cesse de diminuer, la raison peut en être que les hommes modernes ne se contentent plus simplement de croire mais plutôt désirent connaître. Les hommes désirent que la connaissance, dont la qualité est l’expérience reproductible, remplace la croyance qui elle ne repose que sur des idées impossibles à prouver et à arrimer avec des faits observables. Or les religions, de par leurs dogmes ainsi que par le biais de leurs leaders, ne désirent pas vraiment que les hommes se libèrent de l’emprise que celles-ci ont sur leur conscience. Il est vrai que certaines sont si riches que leur fortune se chiffre en milliards… Quoiqu’il en soit et nonobstant leur richesse parfois outrancière, il est évident qu’au sein de ces religions, plusieurs pensées, écrits et réflexions ont atteint des hauteurs spirituelles sublimes qui ont su, par le passé, élever la conscience des hommes. En cela elles ont rempli leur mission. Cependant, ces religions n’ont pas su s’imbriquer harmonieusement dans les nouvelles conditions d’avancement nécessaires à une société se voulant de plus en plus planétaire. D’autre part, il me semble que le grand danger pour nos sociétés réside non pas dans le fait de rejeter ces religions dogmatiques mais bien de ne pas pouvoir trouver rapidement, et de façon permanente, une morale collective qui seule pourra nous éviter les dérapages provenant des égo non maîtrisés. C’est cette nouvelle morale collective qui permettra l’établissement d’un harmonieux « vivre ensemble ». En cela, je crois qu’une subtile fusion de la science et de la spiritualité pourrait être une voie prometteuse. Pour ce qui est des matérialistes purs et durs, ils demeureront coincés dans une approche unilatérale de la réalité qui forcément limitera le spectre de leurs expériences humaines.

  13. Patrick

    La religion est un peu délaissée car elle ne répond pas vraiment aux enjeux contemporains. A mon avis, elle a une valeur historique incontestable, dans les domaines de l’art et de la morale.
    Par ailleurs, je pense que la décroissance ou la simplicité volontaire est une voie intéressante. Pour être heureux il faut prendre conscience que ce que nous avons est suffisant pour vivre et nous en contenter (quand on a la chance de vivre dans un pays riche) et que la grosseur du compte en banque n’est pas équivalente à la grandeur du bonheur.
    Les décroissants se comportent à l’inverse des matérialistes. De plus, si tous les habitants de notre planète étaient matérialistes, il faudrait bien puiser les ressources naturelles d’une dizaine de terres pour satisfaire l’avidité de tout le monde.

  14. Philippe RC

    Un individu athée peut effectivement ne pas être obnubilé par l’aspect matériel de l’existence ; alors qu’un matérialiste est, sinon adepte du Dieu Argent, très probablement athée. L’avoir prédomine au détriment de l’être, qui se créé et se développe en fonction des possessions et du paraître qui en découle. En cela, un athée aura probablement plus de chances de manifester sa personnalité animique qu’un matérialiste qui s’enlisera dans son chemin d’évolution. Enfin quelque chose qu’il ne pourra avoir, mais que nous lui souhaitons tout de même.

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