À propos de l’intelligence artificielle

Le développement de l’intelligence artificielle

Depuis plusieurs décennies maintenant, ce que l’on désigne sous le nom d’« intelligence artificielle » ne cesse de se développer et de s’introduire dans de plus en plus de secteurs de l’activité humaine, notamment à travers la robotique. Personnellement, j’ai des difficultés à comprendre comment un ensemble de fils, de connexions, de puces électroniques, de microprocesseurs, de circuits imprimés, de réseaux quantiques, de synapses artificielles, etc., sont capables de générer une intelligence, comme le cerveau le fait au moyen des milliards de neurones et de connexions qui le composent. De ce point de vue, j’admire l’aptitude des informaticiens et autres techniciens à concevoir des logiciels et des machines capables de “penser” et de prendre des “décisions”, voire des “initiatives”. C’est là une preuve du génie dont l’homme est capable sur le plan matériel.

Les dérives de l’intelligence artificielle

Mais si j’admire la performance intellectuelle et technologique qui sous-tend l’existence de l’intelligence artificielle, je suis très dubitatif sur l’usage qui en est fait, et plus encore sur celui que l’on en fera dans le futur. Capable de créer du contenu (en littérature, en musique, en sculpture, en journalisme, en audiovisuel, etc.), elle en est venue à remplacer l’être humain, ce qui risque d’accroître le chômage dans certains secteurs professionnels, manuels comme intellectuels, et d’accentuer la déshumanisation de la société. Pire encore selon moi, l’intelligence artificielle est désormais capable de se substituer à nous, c’est-à-dire de prendre forme humaine à travers des avatars et de parler comme nous le faisons, quasiment sans “accent” et dans toutes les langues. Voir et entendre telle personne (célèbre ou non) sur un écran de télévision, d’ordinateur ou de smartphone ne garantit plus que c’est bien d’elle dont il s’agit. De toute évidence, cela ouvre la porte à toutes les impostures.

Les partisans de l’intelligence artificielle

Les partisans de l’intelligence artificielle, notamment ceux qui œuvrent à son développement, ont tendance à ne mettre en exergue que les aspects qu’ils jugent positifs : automatisation des tâches pénibles ou répétitives, optimisation des processus de production, accélération du temps de décision dans les entreprises, développement de solutions innovantes, maximisation de la sécurité, capacité sans limite à extrapoler, accès à un nombre infini d’informations… Dans le domaine médical, on nous dit que l’intelligence artificielle est plus efficace que n’importe quel médecin pour dresser un diagnostic et accomplir certaines opérations chirurgicales. C’est possible ; l’expérimentation le confirmera ou non. Mais ces aspects considérés comme positifs ne doivent pas occulter les négatifs, parmi lesquels ceux que j’ai mentionnés précédemment et qui, vous en conviendrez certainement, posent problème.

Le danger que présente l’intelligence artificielle

Comme cela a été mis en évidence dans certains films de science-fiction, le plus grand danger que présente l’intelligence artificielle est sa capacité probable à penser un jour par elle-même et à vouloir décider à la place des êtres humains, voire à supprimer certains d’entre eux selon des critères eugénistes ou autres. C’est peut-être ce qui a fait dire à Stephen Hawking, ce grand astrophysicien décédé le 14 mars 2018 : « Parvenir à créer des intelligences artificielles serait le plus grand accomplissement de l’histoire. Malheureusement, il pourrait s’agir du dernier, à moins que nous apprenions à éviter les risques ». D’autres scientifiques éminents ont exprimé leurs craintes à ce sujet, ce qui a abouti en 2017 à la rédaction d’un document intitulé « Les 23 principes d’Asilomar », charte éthique destinée à encadrer l’usage de l’intelligence artificielle. De toute évidence, il y a urgence à réguler son utilisation et même à légiférer.

L’intelligence artificielle a-t-elle, peut-elle, avoir une conscience ?

Une question essentielle se pose à propos de l’intelligence artificielle : A-t-elle, peut-elle, avoir une conscience ? D’un point de vue rosicrucien, la réponse à cette question est « non ». En effet, l’Ordre de la Rose-Croix enseigne depuis toujours que la conscience, dans ce qu’elle a de plus subliminal, pour ne pas dire de plus divin, est un attribut de l’âme. C’est pourquoi tout être humain a la conscience innée de ce qui est fondamentalement bien et fondamentalement mal dans son comportement, d’où le fait qu’il a bonne ou mauvaise conscience selon ce qu’il pense, dit ou fait. Étant donné que l’intelligence artificielle n’a pas d’âme, elle ne peut avoir cette forme, ce type, ce genre de conscience. Au mieux, elle a ou aura celle qu’on lui a inculquée ou qu’on lui inculquera à travers des algorithmes. Que fera-t-elle si on la programme pour “penser”, ou si elle en vient elle-même à “penser”, qu’il est bien de remodeler la nature, d’éradiquer telle espèce végétale ou animale, ou même de supprimer une partie de l’humanité ? Assurément, il faut espérer que l’I.A. ne sera pas le Golem des temps modernes.

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