L’Ordre de la Rose-Croix est apolitique
De temps à autre, certains parmi vous, non membres de l’A.M.O.R.C., m’écrivent pour me demander pourquoi je ne donne jamais d’avis ou de consignes politiques à propos de tel ou tel sujet concernant la vie en société. Il arrive également que l’on me demande ce que je pense de tel ou tel parti ou personnalité politique. Ma réponse est chaque fois la même : l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix est depuis toujours apolitique. De ce fait, ceux et celles qui le dirigent à un moment donné ont un devoir de réserve dans ce domaine et n’ont pas à faire état de leurs opinions. Précisons si besoin est que cette règle s’applique dans tous les pays du monde, lesquels, comme vous le savez, ont des régimes très divers.
Une quête de connaissance et de sagesse
L’A.M.O.R.C. compte parmi ses membres des hommes et des femmes dont les idées s’inspirent de tous les courants politiques et qui, par conséquent, sont différentes, parfois même opposées. Si ses dirigeants exprimaient leurs opinions ou donnaient des consignes, sans doute plairaient-elles aux uns, mais elles déplairaient nécessairement aux autres, de sorte qu’il y aurait entre ses membres des divergences, des divisions et des incompréhensions mutuelles. Dès lors, l’Ordre deviendrait le théâtre d’un désordre quasi permanent et dévierait du but qui est le sien : transmettre son héritage culturel et spirituel à ceux et à celles qui sont en quête de connaissance et de sagesse.
Des textes rosicruciens destinés au public
Le fait que l’A.M.O.R.C. soit apolitique ne veut pas dire qu’il se désintéresse de la marche du monde et du fonctionnement de la société. À titre d’exemples, il a édité en 2001 un Manifeste intitulé « Positio Fraternitatis Rosae Crucis », dans lequel ses dirigeants ont donné leur position sur l’état de l’humanité et sur la crise à laquelle elle était (et est toujours) confrontée dans des domaines aussi divers que l’économie, la technologie, la science, la morale, etc. En 2005, il a rédigé une « Déclaration des devoirs de l’Homme » qui a été publiée dans des revues et des journaux de premier plan, et dont nombre de personnalités civiles, politiques et religieuses ont salué la parution. En 2015, c’est une « Charte des citoyens du monde » que l’Ordre a rendu publique…
Le blog Rose-Croix
À son niveau, le blog Rose-Croix se situe dans la lignée de ce que je viens d’expliquer. En effet, parallèlement aux points de vue que je donne régulièrement sur tel ou tel sujet mystique, il m’arrive également d’aborder des problèmes de société. Mais lorsque je le fais, c’est toujours sous un angle philosophique et jamais politique, et c’est toujours en ayant à l’esprit la devise de l’A.M.O.R.C. : « La plus large tolérance dans la plus stricte indépendance. » Par ailleurs, j’insiste souvent sur le fait que les idées exprimées n’ont rien de dogmatique et qu’elles n’impliquent pas la position officielle de l’Ordre
Une Fraternité internationale et cosmopolite
Pour clore ce « point de vue », je voudrais préciser ou rappeler que ce qui est vrai en matière de politique l’est également en matière de religion. Autrement dit, l’A.M.O.R.C. compte parmi ses membres des Chrétiens (catholiques, protestants, orthodoxes), des Juifs, des Musulmans, des Bouddhistes, des Hindouistes, etc., et même des hommes et des femmes qui ne suivent aucune religion particulière. Par ailleurs, ils appartiennent à toutes les races, toutes les nationalités et toutes les classes sociales. En cela, l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix constitue une Fraternité internationale et cosmopolite, représentative de toute l’humanité.
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La politique et la religion sont du domaine de la tolérance qui est une vertu majeure que chacun doit exprimer de façon répétitive dans sa vie de tous les jours. Fraternellement !
C’est une voie royale…
J’adhère complètement à cette vision ; elle n’est pas tous les jours facile à appliquer, mais en conscience et dans mon for intérieur, c’est la seule voie qui nous indique la bonne direction, pour cultiver la fraternité et l’amour.
En présence des deux sujets de la politique et de la religion, la devise de l’Ordre « La plus large tolérance dans la plus stricte indépendance » répond parfaitement à toutes les questions pouvant faire naître des conflits.
C’est grâce à « un appel intérieur », « un signe secret » qu’une personne, ou parfois plusieurs simultanément, prennent la décision d’en franchir le seuil et en deviennent membres si leur demande a été acceptée.
Voici comment Robert Fludd (1574-1637), éminent médecin (on lui doit notamment d’avoir décrit pour la première fois la circulation du sang), présenta le fait de devenir membre de la Fraternité rosicrucienne comme une solution aux maux qu’il rencontra dans ce monde:
« J’avoue franchement que ces Fratres sont dignes d’admiration et que mon âme avide de science est totalement enchantée par les leçons de leur douce sagesse, et que j’ai vu plus clairement de mes yeux les secrets cachés dans le sein de la Nature et sous l’écorce ou forme extérieure des créatures et, pour être précis, j’ai observé cela avec autant de soins que les dissections anatomiques. C’est pourquoi je les considère comme fiables, et leur suis redevable d’une reconnaissance sans cesse renouvelée, pour m’avoir permis de m’éloigner des fausses croyances grossières de ce monde, des philtres, des illusions et du charlatanisme, grâce à la satisfaction que l’on éprouve dans la véritable sagesse.»
(Paul Dupont, «ROBERT FLUDD et la défense de l’intégrité de l’Ordre de la Rose-Croix», Revue Rose-Croix, n°258)
Les sujets qui concernent la politique et le religieux au sein d’une famille, d’un groupe d’amis, de collègues de travail etc. sont souvent des sources de passions et de conflits.
À mon avis, l’AMORC a su s’écarter de ces deux thèmes, tout en donnant indirectement un avis spiritualiste sur les faits de société et en préférant la spiritualité plutôt que la « religiosité ».
De toute façon, les opinions doivent toujours faire l’objet d’une interrogation à titre personnel et confrontés à ses propres expériences et réflexions du moment.
Tout cela explique la tolérance et l’indépendance qui ont toujours animé ce beau mouvement philosophique de l’AMORC.
(…), cette fraternité représentative de toute l’humanité s’efforce de refléter à travers ses membres l’un des idéaux de l’A.M.O.R.C. qui est la paix. Et je cite : « La paix ce n’est pas un mot, c’est un comportement » (Félix HOUPHOUET BOIGNY). A nous de méditer…
Tout à fait d’accord avec la position de l’ AMORC pour ne pas être traité de ci ou ça.
merci à vous monsieur TOUSSAINT
cordialement.
Il me semble évident que l’Ordre et ses responsables ont à professer un droit de réserve, politique et religieux, et le contraire aurait mis mon affiliation en question depuis belle lurette. Ses responsables ont cette sagesse qui a pour conséquence de protéger l’Ordre contre les jugements pernicieux dont il pourrait être victime s’ils faisaient la promotion d’une religion ou d’un quelconque parti politique au détriment d’un autre. Les membres et sympathisants, tout en appliquant la tolérance la plus large, ne sont pas obligés dans leur vie privée d’avoir cette réserve. Pour ma part, au lieu d’un droit de réserve, je me réserve le droit d’appuyer une vision spirituelle ou politique et je crois qu’il est important de participer, un tant soit peu, à la vie spirituelle, religieuse et politique de la société à laquelle j’appartiens. Pour plusieurs d’entre nous, nous vivons dans des pays où nous pouvons jouir d’une certaine liberté. Il me semble important d’être intéressé par la vie de la Cité, la Polis comme dit Platon.
Cette Polis ou République, bien qu’imparfaite, est nécessaire à l’homme s’il ne veut pas vivre comme un animal sans autre responsabilité que sa petite personne. Nous devons être vigilants si nous ne voulons pas que nos pseudo-démocraties ne se transforment en pré-tyrannies, car le pas séparant ces divers systèmes est facilement franchi s’il se fait avec un pied botté, une tête casquée et les poches pleines de fric. Ce n’est pas le lieu ici de nommer une quelconque formation religieuse ou politique, car cela serait déplacé, mais il m’a semblé important de souligner que nous ne pouvons pas être, en tant que citoyens libres, insensibles aux grandes forces en jeux dans les sociétés auxquelles nous appartenons. Nous avons les gouvernements que nous méritons et nous devons apprendre les leçons venant du milieu dans lequel nous vivons, ce qui a été admirablement écrit par Shakespeare-Bacon dans Love’s Labour’s Lost: » And where we are our learning likewise is. » IV, 3, 313.
… à juste titre, comme seulement une fraternité mondiale voire universelle peut exprimer. Grand merci. Cordialement
A ce stade de ma réflexion au sujet de l’appartenance ou non à un parti politique et à sa revendication, je constate en mon for intérieur que nombre d’idées, de perspectives et d’actes politiques peuvent être adéquats à un moment donné dans un contexte donné, indépendamment de toute sympathie politique.
Ainsi je conçois de plus en plus difficilement l’intérêt de scinder « la » politique en plusieurs partis, volontairement opposés les uns aux autres et qui divisent inéluctablement les populations au lieu de les rassembler.
Car la division éloigne toujours l’intérêt majeur de tendre vers le meilleur choix à mettre en place – selon moi.
Si le vote est un droit et un devoir, je le perçois avant tout comme un droit à l’expression – ce qui est le plus agréable à mon sens ! Mais quelle position prendre dans ma vision
actuelle des choses ? Une réponse n’a pas sa place ici.
En tant que citoyenne du monde et sympathisante de l’AMORC, je me réjouis de rejoindre en pensée et en cœur la position apolitique de votre Ordre. Mon raisonnement et l’intériorisation qui est mienne sur ce sujet ne font que me sentir apolitique de toute façon. J’ai l’intuition que le rassemblement de toutes les bonnes idées mène notre réflexion au centre de la question à élucider.
Avoir une vision et faire des choix pragmatiques lorsqu’il s’agit de grandes questions pour le bien-être de l’humanité est de mise.
Rassembler les intelligences et les forces pour unifier les idées, rendre unique les actes, unir les hommes et connaître une forme d’universalité entre les hommes. Un programme de doux rêveur ?
Effectivement dans une fraternité désignée comme telle, il faut témoigner d’un esprit ouvert et tolérant.
Je pense que l’AMORC est profondément humaniste, ce qui lui est propre, d’où cette fraternité qui rassemble des membres du monde entier, à la recherche
de quelquechose que l’on ne trouve pas ailleurs. C’est la raison pour laquelle, il ne faut pas tout mélanger. L’enseignement est là pour nous élever en conscience et ainsi s’accorder sur une méthode pour nous équilibrer le monde dans les besoins d’amélioration de la condition humaine et pour trouver sa place dans le tout et devant lequel nous nous sentons peu de chose et partie intégrante. cordialement.
Complètement d’accord avec votre point de vue. Et j’ajouterai que penser ainsi et raisonner ainsi c’est vraiment faire de la politique au sens noble du terme. Si nos gouvernements avaient cette représentation-là de l’administration des pays, le monde tournerait certainement beaucoup mieux. Certains d’entre nos gouvernants pensent certainement ainsi mais se heurtent évidemment à la difficulté d’amener ce changement de paradigme dans la façon d’appréhender la gestion de nos sociétés. Surtout, ne baissons pas les bras et essayons de faire que les choses évoluent dans le bon sens en toute compréhension des défis à relever et en toute confiance en l’émergence d’une humanité plus « éveillée ».
Merci à vous, Mr. Toussaint, d’œuvrer en ce sens.
Cordialement.
L’appartenance politique ou religieuse est personnelle. En France, le vote est secret. D’autres associations philosophiques, initiatiques, culturelles devraient suivre la position exemplaire de l’AMORC afin de renforcer la cohésion de leurs membres et développer une fraternité active, réelle.
… » En d’autres termes, des citoyens du monde…