La notion de pardon
La notion de pardon est présente dans quasiment toutes les religions. Dans ce contexte, il consiste à ne pas entretenir de rancune, d’hostilité et encore moins de haine à l’encontre d’une personne qui nous a offensés, que cette offense soit d’ailleurs réelle ou supposée. Par extension, c’est renoncer à punir ou à sanctionner autrui pour une faute qu’il a commise. Cela étant, et contrairement à ce que l’on croit généralement, le pardon n’est pas une notion exclusivement religieuse. En effet, un athée peut tout autant pardonner qu’un croyant. Dans ce cas, il le fait au nom des valeurs “laïques” qui sont les siennes.
Est-il facile de pardonner ?
Est-il facile de pardonner ? Évidemment non. Lorsqu’on a le sentiment, à tort ou à raison, d’avoir été offensé, c’est-à-dire trompé, trahi, bafoué, manipulé, meurtri… par une autre personne, la réaction la plus courante consiste à lui en vouloir, parfois et même souvent au point d’éprouver le désir de se venger. Autrement dit, c’est la loi du Talion («œil pour œil…») qui vient alors à l’esprit et à laquelle cèdent la plupart des gens. À ce propos, rappelons le commentaire du Mahatma Gandhi : «À ce compte là, le monde finira par devenir aveugle…».
Est-il bien de pardonner ?
Est-il bien de pardonner ? Comme probablement tous les membres de l’A.M.O.R.C., je pense que oui, et ce, pour au moins trois raisons : en premier lieu, parce que c’est un acte d’humilité, en ce sens que c’est reconnaître que l’on est soi-même imparfait et que l’on a des choses à se faire pardonner. En second lieu, parce que cela libère de toute rancœur et contribue à la paix intérieure, ce qui est un facteur de bien-être. En troisième lieu, parce que c’est un acte d’amour qui grandit celui qui en fait preuve, et ce, d’autant plus que l’offense qu’il a subie est grande. Par ailleurs, dès lors que l’on admet l’existence de la loi karmique, rien n’est plus sage que de la laisser s’accomplir, sans désir de vengeance.
« Il y a des choses plus faciles à pardonner que d’autres »
Naturellement, il y a des choses plus faciles à pardonner que d’autres. À titre d’exemple, il n’est pas très difficile d’accorder son pardon à un proche qui a été injuste à notre égard et qui s’en est excusé avec sincérité. En revanche, nous pouvons comprendre qu’une personne dont on a assassiné ou violenté un être cher refuse de pardonner au criminel et lui en veuille terriblement, notamment si celui-ci ne manifeste aucun regret. Cela étant, plus nous estimons avoir de bonnes raisons de ne pas pardonner, plus la notion même de pardon prend tout son sens et toute sa valeur.
Pardonner mais ne pas oublier
Dans le langage courant, on dit souvent qu’il faut pardonner mais ne pas oublier. Cela me semble tout à fait vrai, car si l’on oublie les expériences qui ont donné lieu à ce que nous avons vécu en termes d’offense et de souffrance, on se condamne à les revivre tôt ou tard, tant sur un plan individuel que collectif. L’idéal est donc de garder ces expériences en mémoire, mais d’être capable de se les rappeler sans éprouver de regret, de remord ou de rancœur, et sans en vouloir à ceux qui nous les ont fait vivre. De toute évidence, c’est difficile, mais c’est ce que les Rose-Croix, en application de leur philosophie, s’efforcent de faire.
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Dès l’enfance les parents devraient apprendre à enseigner le pardon, surtout avec la forme d’éducation qu’on donne dans nos familles. Bien qu’il est enseigné dans les religions mais malgré tout dans nos sociétés beaucoup d’actions néfastes posées sont dues à cause d’un manque de culture du pardon. Sur ce, j’encourage tous ceux qui ont pris la voix de la spiritualité car c’est la voix sûre pouvant nous conduire à développer en nous une telle valeur et un grand pas dans notre cheminement vers la Paix Intérieure quête de tout rosicrucien.
Se pardonner est -ce possible ,?
L’étymologie du mot pardon vient de « par le don de Soi » par cette action sur nous même, on nait à nouveau. L’origine de « par le don de Soi » vient de la Conscience que nous prodigue notre âme. Si nous considérons le pardon comme ayant à l’esprit d’excuser une offense, une faute, renoncer à punir, à se venger et de pardonner des péchés d’autrui, posons-nous la question: « De quel droit nous octroyons-nous ce pouvoir ? » Demander pardon s’exprime mentalement au plus profond de nous-même à notre âme après avoir pris conscience d’un manquement (à l’écoute sous l’impulsion de notre âme), il s’exprime plus en remerciements pour nous avoir donner un meilleur éclairage sur nos manquements.
Mon père disait toujours, (C’est au pied du mur qu’on voit le maçon)
Philosopher sur le pardon est une chose, l’application en est une autre
Quand le Maître Jésus à dit (Père pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font)
Le véritable pardon est celui d’un être qui à tout compris.
Dans l’attente d’une réalisation qui à lieu tous les 2000 ans,
Pour le pardon restons neutres, ni amour, ni haine
.
Merci pour cet exposé inspirant. Je pense également que le pardon a un coût pour les deux protagonistes! l’offenseur comme l’offensé.
Dans un premier temps, il serait préférable d’oublier et laisser le temps faire son travail. Le pardon serait le point final de clôture du problème.
Le vrai pardon vient du plus profond de notre être. Ce n’est pas une rhétorique !
Merci. E. M.
Nul n’est parfait, donc nous faisons tous des erreurs (envers nous-mêmes et envers autrui) et nous en sommes très souvent conscients.
Le pardon nous aide dans la maitrise de notre être et de notre environnement.
Le pardon et ses trois facettes : se pardonner, demander pardon, pardonner autrui.
Le pardon, un acte grandiose et difficile, un acte d’amour et d’humilité, un acte de courage et d’humanisme, une transmutation.
Malheureusement, certains l’interprètent comme un acte de faiblesse, mais c’est là une erreur d’un égo survolté, une erreur basée sur l’ignorance et le manque de tolérance ou de compétence sociale.
Se pardonner : implique en premier lieu que nous acceptons nos erreurs, que nous les avons comprises, que nous voulons apprendre et réparer. Cela implique d’être honnête envers soi-même, d’être de bonne volonté et d’intégrer la rectification ou la correction de l’erreur dans sa conscience et dans ses actes.
Bien-sûr cela n’exclut pas la possibilité d’une récidive, mais on essayera d’autant plus de la freiner avec plus ou moins de succès et de l’éviter dorénavant.
Et si on a en plus le courage de demander pardon à autrui pour une erreur commise, ce qui de nos jours est plutôt rare, non seulement nous l’admettons librement et nous en montrent conscients, mais faisons preuve de bonne volonté dans un esprit de paix et de respect. Demander pardon peut s’effectuer selon le cas avec un simple « excusez-moi » ou « pardon » jusqu’à une déclaration explicite toujours dans un esprit de regret. Cette démarche nous aidera aussi à mieux maitriser nos défauts et nos faiblesses dans le futur.
Pardonner aux autres : notre égo a été blessé, à mais la blessure y est et est toujours accompagnée d’émotions bien distinctes et difficiles à atténuer. Ainsi nous devons d’abord surmonter ses blessures et relativiser l’impact émotionnel en leur imposant une barrière. Mais selon les cas cela peut être très difficile.
Cette démarche éclaircit un ciel assombri et permet une délivrance pour les deux parties. Pardonner est délivrer autrui et soi-même des émotions négatives, est ouvrir une porte vers un futur plus positif et ne signifie pas d’oublier mais peut-être plutôt d’ignorer.
Se pardonner, demander pardon et pardonner autrui révèlent la grandeur de l’âme humaine et sont un espoir pour un monde meilleur. Le pardon fait honneur aux grandes vertus. Il contribue à la paix. Il fait tout simplement partie de la vie. Et, si on y arrive pas toujours, on y arrivera plus tard avec l’aide de la bonne volonté et du temps.
Cordialement
Le pardon, véritable vecteur de socialisation, devrait être une boussole à chaque occasion d’action. Etant incarnés, nous devons nous souvenir à chaque instant que nous sommes imparfaits et que le but véritable de notre incarnation est de nous parfaire intérieurement en apprenant à pardonner aux autres tout en acceptant d’être pardonnés quand nous avons fauté.
Merci
Après tout l’acte de pardonner est un art, une vertu à cultiver.
Le pardon ,ce n’est pas oublier le mal, le tort qui nous a été fait, mais en tirer un enseignement, une expérience et trouver des actions pour combattre l’adversité et en éviter le renouvellement.
Le pardon c’est se libérer des « vibrations » négatives engendrées par le ressentiment pour faire la place à la Paix intérieure.
Bonjour,
Nous devons vivre ensemble, nous sommes des êtres socialisés. Ce n’est peut-être pas chose facile, puisque nous avons des caractères, des traditions, des cultures différentes.
Il arrive très souvent que nous ne sommes pas d’accord avec les dires des uns et des autres, nous voulons avoir raison et nous estimons que l’autre à tort. Nous ne savons plus écouter celui qui a le droit à toute notre attention, c’est-à-dire notre frère. Si nous estimons cette pratique satisfaisante, nous nous occasionnons des effets néfastes et les conflits surgissent.
Certains diront que c’est la condition humaine de ne pas toujours vouloir pardonner et pire de vouloir à tout prix avoir raison.
La rancune est une fixation de l’ego. Si le mental pouvait être moins agité, l’humanité ne connaîtrait certainement plus des conflits, et la paix serait glorieuse entre toutes les nations.
Si on décompose le mot « Pardon » on pourrait le lire d’une autre manière « je te donne une part et un don », celui que je te fais avec mon coeur, parce que, comme moi, tu es un frère humain.
Pour certains cas très douloureux : demandons à Dieu, la force, la compassion pour pardonner l’agresseur afin de retrouver notre paix intérieure.
Je partage ce point de vue sur le pardon tel que vous l’avez décrit. Cependant, dans cet exposé sur le pardon il a été fait mention: de la loi du karma, qu’il y a des choses que nous devons nous faire pardonner, du souvenir lié aux expériences ayant donné lieu à nos souffrances, de la possibilité de les revivre si nous n’avons pas pris conscience de leur signification; et c’est ce qui a stimulé ma réflexion.
Comme il n’y a pas de hasard (même si nous ne saisissons pas toujours le déroulement des choses) se pourrait-il que les expériences éprouvantes que d’autres nous fassent vivre puissent être la partie résultante de notre équation karmique personnelle ? Une façon juste de régler ou de compenser les fautes de comportement que nous devons corriger ? Il me semble bien que, dans certaines situations seulement, ces autres qui nous font souffrir puissent être les vecteurs par lequel nous est présentée une partie des leçons karmiques nécessaires à cette prise de conscience qui est garante de notre évolution spirituelle. Shakespeare (Bacon) écrivait à cet effet que « là où nous nous trouvons, là aussi se trouvent nos leçons. » Je crois qu’il est utile de se demander quels sont les traits particuliers de notre personnalité que les offenses d’autrui viennent perturber car souvent lorsque l’on se sent offensé, c’est que les paroles ou actions des autres viennent précisément toucher ce que l’on a le plus besoin de travailler soi-même. Naturellement, dans tout ceci, il me semble inutile de verser dans une culpabilité contre-productive car elle doit être remplacée par la saine responsabilité.
En laissant le soin, à Justice divine de s’occuper de la « balance des paiements », nous nous préparons, le moment venu, à quitter ce monde dans un esprit de paix nous ayant pardonné aussi à nous-même.
Voici ce qu’écrivait François Villon dans son Épitaphe:
« Frères humains, qui après nous vivez,
N’ayez les cueurs contre nous endurciz,
Car, si pitié de nous pouvres avez,
Dieu en aura plustost de vous merciz. »
Très bon commentaire qui clarifie bien des choses et permet à d’autres d’avancer!
Personnellement je parlerai du pardon comme une force intérieure qui transforme la personne qui accorde son pardon, comme l’autre (dans la plupart des cas). En effet, ayant été confrontée à la violence j’ai compris que l’on peut « non-enclencher » toute forme de violence entre soi et cet autre en annihilant toute forme de lutte ( mentale et projetée sur autrui). Ceci étant assimilé, et face au risque d’être exposée à quelque comportement violent réactionnel (qu’il soit de nature psychologique ou physique) j’ai appliqué le pardon comme un arrêt de cette violence. J’ai donc décidé de corriger tous mes comportements visibles ou non (impatience, négligence vis-à-vis de l’autre …). Je suis restée ferme sur ces corrections, et aujourd’hui, je suis heureuse de toutes les guérisons qu’il y a eu dans ma vie et celle de mon entourage. Il va sans dire que cela est accompagné d’une certaine hygiène de vie, de pensée, d’être. Bien sûr, nous devons commencer par nous-mêmes, c’est évident, tout en gardant à l’esprit que tout le monde n’a pas le recul pour se prendre en main. Ce qu’il ressort du pardon est une meilleure estime de soi-même, de ses limites et le respect de l’individualité de chacun et de son libre-arbitre. Pour ceux qui sont sincères, un profond amour fraternel rayonne en leur présence. Enfin, et pour ne pas oublier, il faut savoir s’éloigner des personnes violentes, que ce soit en pensée ou en lieu et place, tant qu’elles ne sont pas « guéries ». Car toutes ces raisons qui nous demandent de pardonner sont autant de souffrances qui réclament guérison, autant chez nous , que chez l’autre. Cela va sans dire, la voie du pardon est la véritable voie de la tolérance.
C’est une notion qui est bien d’actualité. Dans ces temps de pression et d’individualisme extrême, les conflits, l’agressivité quotidienne, l’affirmation de soi motivée mais oubliant le respect de soi et de l’autre, créent beaucoup de situations dans lesquelles tout un chacun pourrait en vouloir à quelqu’un.
Comme vous dites, c’est de toute évidence difficile. Prendre du recul, regarder la situation avec discernement quand on se sent agressé, pas respecté, violenté, etc… est un exercice qui fait appel à notre ouverture d’esprit et de cœur. Il s’agit en effet d’oser se regarder et aller voir ce qui nous touche ainsi si profondément. Parfois, cela met du temps pour résoudre nos conflits intérieurs que ses blessures ont réveillés, afin de pouvoir pardonner en toute sincérité. Le tout est d’aller jusqu’au bout et d’oser accepter que parfois le calme est une illusion du genre « je me dis que je pardonne », cela reste mental, mais qu’au fond de soi il y a encore des éléments qui chiffonnent, qui font mal, qui remuent notre intérieur, qui font remonter des émotions. Au bout se trouve un sentiment de paix profonde.
Ce qui aide déjà à relativiser et pour les cas les plus simples à pardonner, est tout simplement, si on peut dire cela, de regarder la situation comme un spectateur et de regarder le tout comme un théâtre. Et voilà, que soudainement, le château de cartes s’écroule et le pardon peut prendre place. Nous pouvons nous ouvrir à une dimension de compassion pour soi et aussi pour l’autre ou les autres. Parfois, en prenant cette distance, la situation nous fait sourire d’avoir plongé si naïvement dans ce bain de boue et ces tourbillons qui nous mènent vers les coins les plus sombres.
Quand nous sommes en face de personnes qui elles ont décidé de continuer à faire du tort, à accabler nos proches ou nous-même, à ne pas se remettre en question ; se dire que ces personnes sont dans une souffrance terrible pour commettre des actes aussi négatifs envers autrui, aide à voir l’humain qui est en chacun de nous avec sa dualité d’ombre et de lumière. Certains coincés dans leurs ombres n’arrivent pas à faire surface et à prendre distance. En regardant l’humain en chacun, il est possible de pardonner, sans pour cela devoir continuer à se frotter à ces personnes-là, mais à tirer les leçons de cette situation et à tenir distance de ces personnes. S’il n’y a pas d’ouverture, nous ne pouvons que leur envoyer l’espoir qu’ils prennent conscience un jour de leurs actes. Dans ces derniers cas, je me rappelle ce que disait Jésus : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font… ».
Pardonner c’est revêtir l’homme nouveau, entrer dans notre identité, devenir conforme à ce que nous sommes. Les ressources intérieures pour le pardon nous sont données gracieusement à notre naissance, pour ne pas s’enfoncer dans une carapace que l’on sait pertinemment devoir un jour enlever ; ce refus nous éloignant de l’objet de la question première de pouvoir, mais de vouloir, car tant que nous résistons de pardonner, nous résistons à Dieu et il nous résiste. De plus ce refus nous livre aux tourments. Ce pardon est nécessaire à la réconciliation, pardon accordé qui rétablit la relation. C’est un puissant moyen pour la liberté, le bonheur et le succès. De cet avantage que nous obtenons à libérer les sentiments malheureux sur l’événement, pour nous protéger par les sentiments agréables de ceux que nous aimons et qui nous entourent. C’est le cadeau du pardon, il nous fait vivre autrement, Il nous fait découvrir une nouvelle façon d’exister, une autre manière de vivre. Cordialement.
Ceci est un très beau texte. Il traite de tous les aspects du pardon. C’est ce qui me fait penser que, selon notre vécu, un des aspects du pardon peut nous toucher plus qu’un autre. Pour ma part, je trouve que toute la valeur du pardon réside dans son côté libérateur. Reconnaître (à tort ou à raison comme vous le dites si bien) que nous avons eu mal tout en reconnaissant que nous n’avons pas la compétence, ni le droit de juger l’autre. Ainsi, pardonner revient à s’en remettre à la justice de la vie et accepter qu’en toute impersonalité, elle s’applique aussi bien à l’autre qu’à nous-mêmes.
En effet, il vaut mieux réserver dans un coin de sa mémoire le mal dont on a été victime pour éviter de revivre la même situation difficile. Comment peut-on, direz-vous, pardonner pour le mal qui nous a été fait alors que l’on en souffre toujours, parfois d’une douleur vive ? Alors que les retombées négatives sur nous de ce mal sont toujours d’actualité ?
Nous devons d’abord commencer par nous pardonner nous-mêmes pour atténuer notre souffrance, l’amour (impersonnel) demeurant la solution, et puiser au fond de nous la force pour essayer de pardonner. Bien sûr, l’application pratique n’est pas évidente.
Merci. E. M.