La « Sophia perennis »
Comme vous le savez certainement, de nombreux ouvrages historico-mystiques se réfèrent à une Tradition primordiale (Sophia perennis), d’où seraient issues les religions dites «révélées», ou plus exactement les courants ésotériques qui s’en réclament : le Kabbalisme pour le Judaïsme, le Gnosticisme pour le Christianisme et le Soufisme pour l’Islam. Il est un fait que lorsque l’on compare les enseignements véhiculés par ces courants, on constate qu’ils ont de nombreux points communs sur le plan doctrinal. On note également qu’ils constituent en eux-mêmes des voies de connaissance et de sagesse tout à fait conciliables, ce qui n’est pas toujours le cas des religions auxquelles ils se rattachent.
Des connaissances ésotériques
Les courants ésotériques que je viens de mentionner ne sont pas les seuls à prendre leur source dans la Tradition primordiale. Il en est de même des mouvements dits «traditionnels», parmi lesquels l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, l’Ordre Martiniste Traditionnel et la Franc-Maçonnerie. Là aussi, on note des convergences dans leur enseignement, et même des similitudes dans le vocabulaire employé. Ainsi, tout comme un Kabbaliste, un Gnostique et un Soufi devraient être capables de s’entendre sur l’essentiel de leur démarche, la même chose devrait être vraie pour un Rosicrucien, un Martiniste et un Franc-Maçon. Certes, le chemin emprunté varie quelque peu, mais le but est quasiment le même : acquérir des connaissances ésotériques tout en œuvrant au perfectionnement de sa personnalité et de la société en général.
L’origine de la Tradition primordiale
Quelle est l’origine de la Tradition primordiale ? Dans l’histoire connue, on considère généralement qu’elle est apparue en Égypte, dans les Écoles de Mystères, durant la 18e dynastie. À cette époque, des mystiques éclairés se réunissaient régulièrement pour étudier les mystères de l’univers, de la nature, et de l’homme lui-même. Avec le temps, cette étude donna naissance à une connaissance prodigieuse, non seulement en matière de mysticisme et d’hermétisme, mais également dans des domaines aussi divers que l’astronomie, la médecine, la géométrie, l’architecture, etc. (pour s’en convaincre, il suffit de songer au niveau atteint par la civilisation égyptienne). Précisons que cette connaissance était tenue secrète et que seuls les Initiés y avaient accès. Le peuple, de son côté, se limitait à vénérer les divinités propres à la religion égyptienne.
La Tradition rosicrucienne
D’Égypte, la Tradition primordiale a rayonné jusqu’en Grèce, puis dans la Rome antique, avant d’être introduite dans l’Europe du Moyen-Âge et de la Renaissance, non sans être enrichie. C’est alors que les Rose-Croix, entre autres, la recueillirent en partie et la transmirent à leur tour sous le sceau du secret. Rappelons qu’ils sortirent de leur anonymat en 1614, avec la publication de la «Fama Fraternitatis Rosae Crucis», Manifeste dans lequel ils évoquent l’origine traditionnelle de leur «science philosophique». Quelques années plus tard, en 1623, ils se feront connaître davantage encore en placardant dans les rues de Paris de mystérieuses affiches sur lesquelles on pouvait lire notamment : «…Nous montrons et enseignons, sans livres ni marques, à parler toutes sortes de langues…».
L’Université Rose-Croix Internationale
Sur le plan traditionnel, l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-croix s’inscrit dans la lignée de l’Ordre de la Rose-Croix dont il est fait état dans la «Fama Fraternitatis». Il se rattache donc à la Tradition primordiale et s’emploie à la perpétuer à travers son enseignement et sa philosophie. Mais il fait plus que cela ; il s’applique également à l’enrichir, notamment à travers les recherches et les travaux entrepris sous l’égide de l’Université Rose-Croix Internationale. En cela, il est très important de comprendre que toute tradition religieuse, philosophique ou mystique qui reste figée et n’évolue pas est condamnée à disparaitre à moyen terme. Conscient de cela, l’A.M.O.R.C., tout en s’ancrant dans un passé lointain, s’ouvre autant que possible sur l’avenir et œuvre à l’évolution des consciences et des mentalités.
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Ce propos très limpide a essayé de démontrer de façon claire l’importance de la Tradition Primordiale comme source ou fondement dans tout ce qui aujourd’hui, a trait à la religiosité, la spiritualité et le mysticisme. Le but poursuivi par tous entre autres choses, étant la compréhension des lois divines, leur respect et leur application, cet objectif étant plus renforcé et plus direct dans des organismes tels que l’A.M.O.R.C. dont les membres tout en en faisant l’apprentissage, s’efforcent de diriger leur âmes vers les chemins de la sagesse pour une plus grande harmonie avec ces lois de Dieu. A propos de Dieu, le meilleur chemin menant à Lui est celui que l’on comprend le plus facilement. (esther melèdje)
« La Tradition est Une », c’est dommage de voir autant de divisions…
La tradition primordiale est le dépôt sacré qui délivrera l’humanité des ténèbres de l’ignorance.
la Tradition Primordiale représente la Vie, la Voie et la Vérité.
Du latin, “Tradere“ qui signifie livrer des éléments scripturaires, rituels et légaux, la Tradition est ce qui est reçu et transmis, selon les formes et les principes tels qu’ils étaient au commencement des temps.
Ces principes ont pour caractéristiques : stabilité, pérennité, éternité, invariabilité, malgré les changements observés au cours des époques et dans les sociétés.
Ils sont conformes à l’ordre cosmique.
De ces éléments d’approche, on peut donc déduire que cet ordre n’est limité, ni au temps, ni à l’espace.
Dès lors comment ne pas affirmer que toutes les traditions (secondaires)puisent ou semblent avoir puisé dans la même source, celle de la Tradition Primordiale.
Dans ces conditions, celles africaines ne sauraient y échapper. Elles ne peuvent avoir puisé qu’à cette source unique. Dans le même centre spirituel qui est le patrimoine commun de toutes les sociétés.
Ainsi, les particularismes observés çà et là ne sont rien d’autre que des adaptations rendues nécessaires par les circonstances de temps et de lieux.
Bonjour,
En effet, la Tradition primordiale remonte bien plus loin, mais nous avons oublié le continent « Atlantide » ….
Pour ma part, la notion de Tradition Primordiale renvoie à l’idée de l’Omnipotence, l’Omniprésence et l’Omniscience d’un Dieu Tout Puissant, Energie universelle, Intelligence absolue et Sagesse incréée.
La Tradition primordiale contient tous les principes de la Connaissance ; c’est une éternelle sagesse.Ce principe est le même pour l’esprit, car n’oublions pas que les lois spirituelles ne s’écartent pas des lois physiques.
Je vois la Tradition primordiale comme la source d’où émane toute aspiration à l’Unité, où le rêve de fraternité universelle transcende l’utopie pour faire naître le sentiment d’une réalité qui existe déjà, et à laquelle nous pouvons donner forme.
Il y a une fresque égyptienne qui m’apparaît être une des plus belles représentations de cette Sophia perennis. Elle a pour nom, je crois, « Offrande à Aton ». On y voit le soleil duquel émane quatorze rayons avec, au bout de chacun, une main. On y voit également Pharaon et son épouse. Cette fresque est interprétée comme Akhenaton faisant offrande à Aton. Elle représente aussi le soleil qui répand ses bénédictions sur les quatorze provinces d’Égypte par les quatorze rayons qui en émanent. Pour ma part j’aime à voir dans cette représentation, celle de l’Époux et de l’épouse. L’Époux, les mains tendues, puise à la source même, à la Tradition primordiale, tandis que l’épouse puise aux émanations de la Tradition, car elle a les mains tendues vers les mains qui émanent de l’Unité représentée par le soleil. Il nous apparaît donc que c’est par le moyen des émanations de la Tradition primordiale, que nous pouvons aspirer au mariage mystique de l’épouse avec l’Époux et que nous pourrons à nouveau, ou à notre tour, puiser en parfaite communion à la Source même, à la Tradition primordiale.
Merci cher Grand Maître de ces précisions auxquelles j’adhère pleinement, la Tradition Primordiale étant pour moi la graine de la Connaissance.
Si, selon la théorie des Idées de Platon, la Connaissance est souvenir (soit par bribe, soit de façon plus ou moins complète) du haut état où était l’âme avant l’incarnation, alors la Tradition primordiale serait basée sur la Connaissance venant de l’âme et, ainsi, la formulation particulière de celle-ci serait liée au contexte purement humain, langue, culture, spiritualité, époque, pays etc. Kant, qui a reformulé de façon moderne la théorie de la Connaissance en puisant chez Platon, avançait l’idée non seulement de la « chose en soi » mais aussi l’idée complémentaire de la « chose telle que nous la concevons » et sur laquelle est basée notre connaissance. Comme nous ne pouvons prendre conscience directement de la « chose en soi » (ou Idée de Platon) mais uniquement par déduction des effets qu’elle a sur nous. Et, à moins de me tromper bien sûr, il semblerait qu’il en soit de même à propos de l’âme dont nous ne pouvons déduire la réalité que par les effets qu’elle produit sur notre conscience.
Peut-être en est-il ainsi à propos de la Tradition primordiale: nous prenons conscience des effets qu’elle pourrait avoir sur nous et nous nous en approchons, ou nous en éloignons, selon notre degré de spiritualité. En ayant relu et médité encore votre exposé sur la Tradition primordiale, une question s’est formée en moi: Comment un individu ayant eu accès aux enseignements ésotériques dans une quelconque incarnation pourrait-il avoir accès à nouveau aux enseignements de cette Tradition primordiale dans une incarnation suivante ? Un logique élément de réponse m’est apparu: c’est en se laissant guider par ses intuitions ou impressions intérieures (souvenirs animiques) qu’il trouvera sans doute les enseignements basées sur cette Tradition primordiale. Je crois que le désir d’évolution joint à l’harmonie intérieure du chercheur le mettront, d’une façon ou d’une autre, en lien avec la Sophia perennis qu’il recherche.
Tradition primordiale : une source de sagesse et de connaissances transmises à ceux et celles qui la cherchent; une fraternité véritable qui s’enrichit sans cesse.
Cette transmission des connaissances, quelles que soient les religions, converge vers un même but qui est la perfection de l’être humain, jusqu’au moment où il atteint son modèle parfait.
Les mouvements ésotériques et spirituels sérieux ont une origine commune et un but commun.
Pour nous aider a comprendre cela, il suffit de regarder la nature et d’observer les branches d’un arbre : elles sont différentes dans leur structure mais identiques dans la sève qui leur donne la vie et dans le but de produire des fleurs et des fruits.
L’une des grandes raisons pour lesquelles notre génération doit avoir beaucoup d’estimes pour les Anciens, c’est le fait qu’ils se sont sacrifiés au cours des siècles pour enfin nous laisser un héritage aussi prestigieux que cette connaissance qu’ils ont eux-mêmes reçue de la Tradition primordiale. Il serait alors intéressant que chacun se pose cette question: « Que veux-je laisser en héritage pour les générations futures? »
La plus grande erreur pour notre 21è siècle, c’est de vouloir s’encrer dans un « aveuglisme » et surtout de vouloir s’écarter de la Connaissance primordiale…
La Tradition et ses enseignements ont toujours été transmis sous le sceau du secret et il n’en sera jamais autrement pour des raisons qui tiennent surtout à l’efficacité et à la compréhension profonde, personnelle, des enseignements dispensés.
Mais l’affiliation aux organisations authentiques qui perpétuent la Tradition n’exige plus aujourd’hui que la bonne foi et la sincérité de ceux qui frappent à leur porte. Cette évolution salutaire a effacé la connotation malsaine qui s’attache à la notion de secret. Si une extrême discrétion quant à une telle affiliation était justifiée et nécessaire dans le passé, de nos jours elle est devenue un artifice de la vanité dont le but est de distinguer ceux qui pensent jouir d’un privilège réservé à une élite.
Car le chemin immémorial de la Tradition est ouvert à tout un chacun pour peu qu’il ait le désir et la volonté de le suivre et d’évoluer. Pour soi-même, et parce que c’est le seul moyen d’enrichir réellement les autres et d’ancrer la Tradition dans le présent.
La Tradition Primordiale me semble avoir toujours existé ; elle était déjà là à l’aube de l’humanité, reflétant spontanément sa lumière ici et là, discrètement, formant le noyau profond et occulte de toutes les croyances. Latente au départ, devenant active en dévoilant ses secrets à ceux qui ont choisi la voie de l’élévation spirituelle, elle nous accompagne dans notre quête et illumine volontiers cette voie. Elle est un héritage précieux du Soi, légué au Moi ; elle est disposée à s’ouvrir à chacun de nous. Elle est inhérente à notre patrimoine animique. À nous de la redécouvrir, de l’étudier, de la travailler et de la traduire dans le cadre de notre existence actuelle. Elle vit avec nous. Elle est un flambeau et rehausse notre conscience ; elle nous éclaire le chemin du retour à notre Source. Elle est universelle dans son essence et peut apparaitre sous différentes formes. Elle incarne le passé, le présent et le futur, mais surtout elle touche le cœur et stimule l’esprit.
Cordialement.
La tradition primordiale : un flambeau pour l’humanité. A ne pas confondre avec les religions.
C’est annoncé dans le titre : la kabbale pour le judaïsme au gnosticisme pour le christianisme en passant par le Soufisme pour l’islam, toutes ces doctrines convergent vers un point essentiel : la connaissance.
L’humanité doit faire évoluer cette connaissance issue du passé, en y apportant son « plus ». Par la voie de la spiritualité, elle accédera à d’autres connaissances qui constitueront un « héritage » pour les générations futures.
En lisant votre exposé il ressort que la Tradition Primordiale, au fil des siècles et des époques, aurait été connue sous diverses formes et aurait porté différents noms. Il ressort aussi que le but ultime de cette Tradition Primordiale serait l’amélioration de la conscience de l’homme, où qu’il puisse se trouver et à toute époque. J’imagine qu’un mystique rattaché à un courant majeur de la spiritualité reconnaîtrait les points essentiels d’un autre courant tout aussi authentique. J’imagine encore que ces traits fondamentaux sont tout aussi étroitement apparentés. Il me semble de même que les effets puissants produits sur notre conscience par ces canaux spirituels en apparence différents, peuvent êtres ressentis par delà leurs différences étymologiques. Alors il m’apparaît clairement que dans le cadre de la recherche d’une ou de plusieurs voies authentiquement spirituelles, on doive se fier, de façon intuitive et intime, à ce que l’on estime représenter cette Tradition Primordiale, peu importe le nom sous laquelle elle serait connue. C’est une question de ressenti et je suppose que nous la reconnaîtrons par les effets qu’elle produira en nous.
Pour ce qui est du rosicrucianisme tel qu’il s’est dévoilé en 1614, il me semble donc évident qu’il est une présentation spécifique, connu sous un nom différent, de cette Tradition dévouée à l’élévation spirituelle de l’homme. Sir Francis Bacon, qui aurait été Imperator de la Rose Croix au 17e siècle, aurait aussi écrit les pièces attribuées à Shakespeare et qui ont été publiées à la même époque. Voici donc une citation particulièrement appropriée :
« What’s in a name? That which we call a rose
By any other name would smell as sweet »
Romeo and Juliet, II, 2, 43-44.
La Tradition Primordiale se confond avec la Tradition Humaine. Des vestiges nous sont parvenus sous forme de contes, de proverbes, d’autres, sous forme de rites souvent dénués de sens. On parle de traditions africaines par exemple. Celles-ci sont en phase d’involution au lieu d’évoluer. Une tradition qui suit le cours de l’évolution des consciences humaines est à saluer. Les traditions locales qui disparaissent actuellement ont été de grand secours pour l’Humanité ancienne. Nous saluons donc la venue au grand jour de l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix et de l’Ordre Martiniste Traditionnel qui véhiculent la Grande Lumière de la Tradition Primordiale pour une nouvelle Humanité.