L’Âme du monde
Sur le plan philosophique, on considère généralement que c’est Platon qui s’est référé pour la première fois à l’Âme du monde (le «Timée»). Il pensait en effet que l’univers formait un tout organisé (le cosmos) et qu’il était animé par une Âme. Selon lui, c’est cette Âme qui gouvernait le mouvement des astres et, d’une manière générale, l’ensemble des cycles universels et planétaires, ce qui explique pourquoi elle fut désignée en latin sous le nom d’«Anima movens». C’est à elle aussi qu’il attribuait la vie, telle qu’elle se manifeste à travers les différents règnes de la nature, et à travers l’homme lui-même.
L’Âme universelle
La notion d’Âme du monde a traversé les siècles et inspiré nombre d’écoles philosophiques et de penseurs, et ce jusqu’à nos jours. Les Rose-Croix s’y réfèrent également dans leur enseignement. Ils pensent en effet que l’univers est imprégné d’une Âme dite «universelle», laquelle est une émanation de Dieu, qu’ils assimilent à l’Intelligence, la Conscience, l’Énergie, la Force (peu importe le terme) qui est à l’origine de toute la Création. Par extension, cette Âme universelle pénètre la Terre et anime la nature, et à travers elle tous les êtres qui la peuplent. En fait, c’est elle qui fait de notre planète un monde vivant, régi par des lois qui font d’elle un tout cohérent, ordonné et harmonieux.
La Conscience universelle
Comme cela est expliqué dans l’Ordre de la Rose-Croix, l’Âme universelle possède un attribut majeur : la Conscience, universelle elle aussi. Elle est présente chez tous les êtres vivants et se manifeste à travers eux à des niveaux divers. Plus ils sont avancés dans la chaîne de la vie, plus l’expression qu’ils donnent à cette Conscience universelle est élevée. En toute logique, et comme le montre l’observation, elle l’est davantage dans le règne humain que dans le règne animal, et davantage dans le règne animal que dans le règne végétal. Ce principe est vrai à l’intérieur d’un même règne. C’est ce qui explique par exemple qu’un dauphin ou un chien sont beaucoup plus intelligents qu’une grenouille ou une poule.
L’âme humaine
Conformément aux explications précédentes, tout être humain possède une âme individuelle qui provient de l’Âme universelle. Étant donné que Celle-ci, à l’image de sa Source, est pure et parfaite en essence, il en résulte que nous-mêmes sommes virtuellement purs et parfaits. C’est pourquoi nous sommes capables, lorsque nous exprimons le meilleur de nous-mêmes, de faire preuve de tolérance, de non-violence, d’humilité, de générosité, de bienveillance et d’amour, autant de vertus que Platon et son maître Socrate attribuaient à la présence, en tout individu, d’une parcelle de l’Âme du monde.
L’état de Sagesse
Mais si l’être humain possède une âme virtuellement parfaite, on peut se demander pourquoi il est si imparfait dans ses jugements et son comportement, au point d’être parfois malveillant ? Parce qu’il n’a pas conscience de sa perfection latente. S’il vit sur Terre, c’est précisément pour réaliser cette prise de conscience et l’exprimer à travers ses pensées, ses paroles et ses actions. Tout individu qui y parvient au terme de son évolution spirituelle devient un agent de l’Âme universelle, ou si vous préférez de l’Âme du monde, et par là même de la Sagesse qui lui est propre. Dès lors, il peut être considéré comme un Sage, un Réalisé, un Rose-Croix…
Cet article a 15 commentaires
L’Âme du monde suscite en moi la représentation d’une immensité par rapport à l’âme collective de l’humanité, non pas pour une quantification, mais pour évoquer sa pureté totale, du plan de conscience le plus élevé qui puisse exister, à celle des individus sur Terre dont les « imperfections » occultent la transmission de cette énergie pure à leurs êtres intérieurs. Vu que toutes les âmes individuelles de l’humanité sont reliées à l’Âme Universelle, et qu’avant cette jonction, en aval, il existe la conscience collective de l’humanité, chaque être humain a comme responsabilité de faire un travail sur lui-même en s’aidant s’il le souhaite, de la spiritualité et du mysticisme pour sa propre évolution, mais en élevant son niveau de conscience, il a le devoir de participer à l’élévation de cette conscience collective. (esther melèdje)
Admiration pour l’explication de la Conscience cosmique qu’il est difficile de traduire par le langage.
Vous êtes un pédagogue achevé.
Bonsoir, « il n’y a pas plus dangereux qu’un homme humilié » à tort ou à si je peux dire à raison c’est une phrase que j’ai souvent entendu certaines personnes que je respecte beaucoup nous parle de rechercher l’animal qui est en nous comme la colère qu’il faut calmer en cherchant l’animal blessé, qu’en pensez vous ?
Salutations fraternelles
« Le silence de la sagesse » !
Ce très beau texte sur l’âme universelle nous ramène à nous autres êtres humains et à ce que nous représentons vraiment individuellement au milieu de toute cette immensité : « un grain de poussière ».
La prise de conscience progressive d’une telle situation ne peut que renforcer l’humilité latente en nous, et en même temps, créer en nous un sentiment de fierté quant à la source de nos « attributs ». Ce sentiment de fierté est un point d’émulation, qui, si nous écoutons notre cœur, nous pousse sans cesse à nous améliorer pour pouvoir espérer approcher d’une façon consciente ou non ce à quoi nous aspirons.
Tout à fait d’accord… jusqu’à même ce bel aboutissement, d’un cheminement « bon enfant », d’être réalisé(e).
C »est toujours avec beaucoup de plaisir que je lis vos articles, mais c’est un peu en béotien que je vais commenter ce passage du texte.
« En fait, c’est elle (l’Âme universelle) qui fait de notre planète un monde vivant, régi par des lois qui font d’elle un tout cohérent, ordonné et harmonieux. »
L’état actuel du monde, que nous regrettons tous, semble mettre à mal cette belle théorie…
Dieu a créé toute chose par la seule puissance de Sa volonté. En harmonisant notre âme avec l’Âme universelle, nous sommes capables de rendre notre volonté créatrice. Les techniques d’harmonisation spirituelles entre l’homme et Dieu sont enseignées par l’ A.M.O.R.C., l’École de mystères dont la véracité des enseignements n’est plus à démontrer.
Merci pour ce bel exposé que j’apprécie particulièrement.
Nous pouvons prendre contact avec cette Âme universelle en ouvrant notre cœur et notre conscience à elle. Nous pouvons fusionner avec elle pour quelques instants, nous inspirer, nous régénérer, nous baigner en elle savourant son amour, sa beauté, sa fraîcheur … notre havre … Cordialement
Merci pour votre beau texte sur l’Âme universelle. Cela m’a incité à lire derechef certaines Ennéades de Plotin afin d’en affiner et d’en corriger ma compréhension. L’application des vertus dans la vie de tous les jours est ce qui demeure d’une importance vitale pour une spiritualité bien vécue.
Ce n’est pas un hasard (sujet traité précédemment) que d’aborder cette partie de l’œuvre de Platon qui fait état de l’âme du monde. En effet, j’aborde en lecture le Timée et le Critias volume X (D’après les éditions « Les belles lettres », sous le patronage de l’association G.Budé) de l’œuvre complète de ce philosophe extraordinaire. Ladite œuvre que je relis entièrement la deuxième fois avec un regard différent après 45 années d’intervalle.
Platon est éclectique de par la diversité de ses recherches. Ayant fondé son académie, il est toujours au summum de la science de son époque, et pour démontrer l’universalité de l’âme du monde, il utilise les travaux mathématiques de son ami Théétète, qu’il approfondi si bien que tous ses amis ne peuvent le suivre ! Comme aujourd’hui, les lois sur la physique quantique sont-elles réservées à une élite ! Qui peut mieux que les philosophes démontrer qu’à l’origine, une force, tel un démiurge, est à la naissance du monde… Les mathématiques, la géométrie etc., tentent d’expliquer ce mystère de la vie, des génies s-y sont penchés tel Einstein, et le voile est toujours bien hermétique.
Les « écoles de mystère » ont, certainement, une avance sur le sujet puisque issues de traditions séculaires et certaines d’entre-elles sont à jour sur les dernières recherches scientifiques voir métaphysiques puisqu’à long terme cela ne fera plus qu’un… Mais pour rester sur l’œuvre de Platon, il me semble bien que cela soit du domaine de l’utopie ! Certes, l’homme cherche indéfiniment le pourquoi et le comment ; l’homme n’a-t-il pas des limites que son bienfaiteur lui aurait accordées ? L’homme semble t-il, est au sommet de l’évolution de la vie sur terre mais à mettre dans la balance ces œuvres, le ‘fléau’ ne pencherait-il pas vers le négatif ! Oui, je sais, nous avons le temps devant nous… Mais c’est en étant actif et positif que le monde évolue dans le sens du bien, prendre conscience de ce principe équivaut à engendrer plus de paix et permet d’emmener la gente humaine vers son destin, c’est-à-dire une humanité consciente de son âme dans la conscience de l’âme du monde.
Des siècles sont passés, des « lumières » ont parsemé notre chemin sur cette terre, notre cerveau est toujours imperméable aux mystères, seuls quelques initiés savent, car c’est sur un autre plan que ce réalise cette alchimie de l’union de l’âme avec l’Âme du monde que décrit si bien Platon.
Michel Bourdon
81120 Mont-roc
C’est par amour que Dieu a tout créé. L’atome, être de rien, il l’a aimé, comme l’ange, d’un amour éternel. Merveilleuse générosité de Dieu ! De son état naturel d’inertie, de mort, Dieu a élevé la matière jusqu’à la vie dans la plante ; de la plante elle-même il l’a élevée dans l’animal jusqu’à l’instinct. Toute créature est un mot de Dieu : un mot d’amour. Si Dieu crée quelque chose, c’est parce qu’il l’aime, parce qu’il le veut. La piété cosmique consiste à nous unir à tout cela, et entrer dans ce monde, dans cette marée d’amour qui monte. Et puisque la nature ne peut parler, notre mission est de devenir ses interprètes, de la rendre vivante, d’accomplir à sa place l’acte d’adoration dont elle est incapable. De nombreuses définitions ont été données à l’âme, qui n’est certainement pas une chose, mais une forme d’énergie, le souffle, l’esprit, une partie de l’Âme du monde. L’essence de l’âme peut être considérée aussi comme un phénomène cosmique demeurant en toute vie, mais l’homme est la seule entité vivante qui possède ce degré de conscience qu’il est conscient, en plus de la volonté qui le rend intérieurement positif. D’autres disent que la vie et la mort appartiennent à un même cycle et se ressourcent l’un dans l’autre. Et en signe d’offrande, le bourgeon comme symbole de vie, porte en lui la promesse de la fleur et du fruit à venir. Et si nous prenions le temps de regarder la vie autrement ! Cordialement.
Voilà un bien beau texte ! Un message qui semble en contenir une infinité. Il me semble que nous pouvons mieux comprendre pourquoi certaines personnes aiment aller prier dans la nature, tandis que d’autres aiment la nature pour l’argent qu’ils en retirent et qui n’ont aucun remords à y laisser des traces de laideur. Nous pouvons mieux comprendre aussi que tout état ou comportement négatif n’est que temporaire puisqu’à la limite, chacun est « condamné » à prendre conscience de la perfection en lui et par le fait même, arriver à en exprimer toute la beauté, la beauté de l’Âme du monde…
Tout individu normal ressent la présence d’une énergie qui anime l’univers et tous les existants. Ce serait donc : « l’Âme du monde », la « grande Conscience universelle ».