L’origine de la philosophie
Sur le plan historique, on considère que la philosophie, en tant que « démarche de réflexion », est apparue en Grèce au VIIe siècle avant notre ère. On rapporte également que l’on doit ce mot à Pythagore qui, refusant que ces disciples voient en lui un sage, leur demanda de le considérer plutôt comme un « philosophus », c’est-à-dire comme quelqu’un qui « aime la sagesse ». Quoi qu’il en soit, il est un fait que la civilisation grecque a vu naître des penseurs exceptionnels, à tel point que nombre d’entre eux restent de nos jours encore des références : outre Pythagore, Thalès, Héraclite, Démocrite, Anaxagore, Empédocle, Aristote, Platon, Socrate et tant d’autres demeurent une source d’inspiration pour ceux et celles qui sont en quête de connaissance et de sagesse.
Les divers courants philosophiques
Au cours du temps, la philosophie a donné naissance à divers courants de pensée. Déjà, dans la Grèce antique, il existait plusieurs écoles, chacune ayant son mode de fonctionnement et ses matières d’enseignement : ionienne, milésienne, pythagoricienne, éléatique…, sans oublier les atomistes, les stoïciens, les épicuriens, les sophistes… Par la suite, d’autres courants philosophiques virent le jour, chacun ayant là aussi ses spécificités : l’idéalisme, l’empirisme, le rationalisme, le positivisme, l’existentialisme, le scepticisme… C’est ainsi que de nos jours, la philosophie couvre un domaine très vaste et très hétéroclite, à tel point que les désaccords sont nombreux entre philosophes, d’autant que certains sont spiritualistes et d’autres matérialistes.
La philosophie rosicrucienne
Qu’en est-il maintenant de la philosophie rosicrucienne ? Par essence, elle est tout simplement fondée sur le sens étymologique du mot « philosophie ». Autrement dit, elle a pour fondement l’« amour de la sagesse ». Mais comment définir la sagesse ? D’un point de vue rosicrucien, elle désigne l’état de conscience de toute personne qui est parvenue à éveiller l’ensemble des vertus que l’on attribue à l’âme humaine, dans ce qu’elle a de plus divin : la patience, la tolérance, l’humilité, la non-violence, la générosité, la bienveillance… Pour accomplir cet éveil, les Rose-Croix pratiquent régulièrement l’alchimie mentale et spirituelle, laquelle consiste à transmuter nos défauts (nous en avons tous) en leurs qualités opposées. Ce faisant, ils en viennent au fil des ans à être plus sages dans leurs jugements et dans leur comportement.
L’état de Rose-Croix
Dans absolu, tout Rosicrucien qui est parvenu à éveiller l’ensemble des vertus inhérentes à l’âme humaine est dit avoir atteint l’état de Rose-Croix, c’est-à-dire l’état de Sagesse. Chacun comprendra qu’il y a donc infiniment plus de Rosicruciens que de Rose-Croix dans l’Ordre de la Rose-Croix, en supposant qu’il y en ait. En effet, ne dit-on pas que « la Perfection n’est pas de ce monde ». En outre, il est évident qu’aucun être humain ne peut accéder à un tel état en une seule vie. C’est ce qui explique pourquoi la plupart des membres de l’A.M.O.R.C. adhèrent à la réincarnation. Si nous précisons « la plupart », c’est parce que cette doctrine n’est pas un dogme dans l’enseignement rosicrucien.
L’intelligence du cœur
Ces quelques explications permettent de comprendre que la philosophie rosicrucienne n’a rien à voir avec ce que l’on entend par « philosophie » dans les milieux scolaire, universitaire et académique. Par voie de conséquence, il n’est nul besoin d’avoir fait des études littéraires poussées pour comprendre et assimiler l’enseignement de l’A.M.O.R.C. Ce qui importe avant tout, c’est d’être intéressé par le mysticisme, l’ésotérisme et la spiritualité, et de vouloir travailler sur soi-même pour devenir meilleur dans ses jugements et son comportement. En outre, le Rosicrucianisme a pour but, non pas de nourrir l’intellect, mais de développer l’intelligence du cœur, laquelle est fondée sur l’éveil des vertus, comme cela a été mentionné précédemment.