À propos des religions

Respecter les religions

Tout d’abord, et comme cela est suggéré dans le « code de vie du Rose-Croix », il me semble important de préciser que je respecte toutes les religions, dans ce qu’elles offrent de meilleur à leurs fidèles pour vivre sereinement leur foi. Si l’on inclut celles qui dérivent des plus anciennes et des plus importantes, je pense notamment au Judaïsme, au Christianisme, à l’Hindouisme, au Bouddhisme et au Taoïsme, il en existe de nos jours des centaines à travers le monde. Chacune possède un enseignement qui lui est propre, tant sur le plan doctrinal que moral. De même, elles ont des rites spécifiques, que ce soit dans la pratique individuelle ou collective. Toutes ont en commun d’admettre l’existence d’un Principe divin à l’œuvre dans la Création et dans l’homme lui-même, assimilé respectivement à Dieu et à l’âme.

La montée du matérialisme

Au cours des dernières décennies, les religions ont vu leur nombre de fidèles diminuer dans des proportions relativement importantes, et la plupart d’entre elles éprouvent de nos jours les plus grandes difficultés à trouver des “volontaires” pour exercer les offices. En Occident, cela est particulièrement vrai pour l’Église chrétienne, tous courants confondus, où le nombre de prêtres et de pasteurs ne suffit plus pour assumer les cérémonies et rituels de base : messes, mariages, baptêmes, etc. Les autres religions, pour l’instant dans de moindres proportions, sont également touchées par ce phénomène. De mon point de vue, il y a deux raisons majeures à cela : 1) la société en général est de plus en plus matérialiste et se détourne de la spiritualité, que celle-ci soit d’ailleurs religieuse ou non. 2) l’enseignement transmis par les religions est fondé sur des dogmes qui ne répondent plus aux questions existentielles que se posent ceux et celles qui cherchent à mener une quête de sens, notamment chez les jeunes. À cela s’ajoutent les graves dérives de certains de leurs serviteurs et représentants.

Le déclin des religions

Sans vouloir offenser quiconque, je pense que le XXIe siècle verra, sinon la fin, du moins un déclin très prononcé de toutes les religions. Ce qui est à craindre, c’est que le matérialisme qui sévit actuellement s’accroisse de manière exponentielle et finisse par étouffer toute forme de spiritualité. Si l’on en vient un jour à cette extrémité, le vide spirituel qui en résultera ne fera qu’accélérer la déliquescence des mœurs et conduira l’humanité à disparaître tout ou partie sous l’effet de ses instincts les plus destructeurs. Sous l’impulsion de l’âme qui l’anime, l’être humain a autant besoin de nourriture spirituelle que de nourriture matérielle. Lorsque ce besoin n’est pas satisfait, ce sont ses tendances et ses penchants les plus égotistes qui s’expriment à travers son comportement, tel le désir de posséder, de dominer, de s’emparer des biens d’autrui, d’imposer ses idées par la force d’exclure les autres… Malheureusement, c’est cette tendance qui prévaut aujourd’hui, ce qui explique l’état chaotique du monde.

La spiritualité

Si les religions ont perduré aussi longtemps, c’est parce que les êtres humains ont toujours eu besoin de croire en “quelque chose de transcendant”, et que durant des siècles, ils se sont contentés des dogmes religieux pour satisfaire ce besoin. Mais les générations actuelles sont moins superstitieuses et moins manipulables, plus cultivées et plus critiques, de sorte qu’elles n’adhèrent plus à ces dogmes. De nos jours, ceux et celles qui sont en quête de sens se tournent plutôt vers des spiritualités dites “laïques”, c’est-à-dire n’ayant aucun caractère religieux ou ne se rattachant pas à l’une des religions existantes, dans leur forme exotérique. Si je précise « exotérique », c’est parce que certaines d’entre elles intègrent des courants ésotériques auxquels les Rose-Croix se sont toujours intéressés, je pense notamment au Gnosticisme pour le Christianisme, au Kabbalisme pour le Judaïsme et au Soufisme pour l’Islam. Ces courants ésotériques ont en commun de proposer une approche mystique de l’existence et de la destinée humaine.

De la croyance à la connaissance

Si l’humanité veut se donner un bel avenir, elle doit rompre avec le matérialisme ambiant et se donner une orientation, non pas religieuse, mais spirituelle. Cela suppose que les êtres humains, dans leur grande majorité, en viennent à s’interroger sur le sens profond de la vie et à rechercher les valeurs qui concourent au bien-être et au bonheur de tous, sans distinction. Une telle démarche implique pour eux de se recentrer sur l’essentiel et de privilégier la dimension intérieure de leur être, en l’occurrence leur âme. Elle nécessite également de faire de la connaissance, et non de la croyance, le fondement de leur quête, et ce, dans tous les domaines de l’existence, y compris les plus matériels a priori. Cela suppose notamment que la science elle-même en vienne à rompre avec son approche matérialiste des choses et se donne une orientation spiritualiste.

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Cet article a 4 commentaires

  1. Isora

    Certainement utopique, à la sophiologie (jusqu’à Böehme,St Martin et de la suite) concernant la sagesse de Dieu elle-même divinisée prenant sa source dans la Tradition religieuse hellenistique, dans le platonisme et certaines formes de gnosticisme, étant ce développement philosophique et théologique chrétien et de la sophia spiritualisée de la Sagesse Divine dans sa cause première dans le Livre Biblique  » des proverbes de Salomon » pourraient être : » la commodité mystique d’une nouvelle religion » bien élaboréee et ainsi remédier au problème du déclin des religions pour l’universaliser en mondialisation des religions, en y regardant de près, et ainsi passer de la croyance à la connaissance. ce que bien des martinistes apprécieraient!. Bien cordialement.

  2. Leopold Trabi

    Oui… très pertinent

  3. Alain Lacroix

    Je souscris au but et peu importe « les chemins », l’important reste d’assumer le(s) sien(s).

    Le chemin c’est notre épreuve ontologique = l’endurance des expériences effectives.
    Vivre en connaissance, contraint à se désaltérer parfois d’une remise à « les preuves » permanente du désert intime. Cette marche est si conflictuelle qu’elle en est surtout amer. Elle ne révèle sa douceur, son sucre, son féminin de l’être comme l’écrit Annick de Souzenelle, qu’en fin du compte. Belle J à tous.

  4. horus sun

    pas de problèmes avec les religions tant qu’elles ne génèrent pas de l’intolérance, de la violence et ne prennent pas leurs dogmes comme la perfection ultime.

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