À propos du bon sens

« Le monde est devenu fou »

Depuis quelque temps, on entend souvent dire que «le monde est devenu fou». Cette expression n’est pas nouvelle, mais il faut bien reconnaître qu’elle n’a probablement jamais été autant d’actualité. Tous les domaines de l’activité humaine donnent le sentiment d’être frappés de folie : la politique, avec la généralisation des discours populistes ; l’économie, avec la course outrancière aux profits ; la technologie, avec l’expansion excessive du machinisme et de la robotisation ; la science, avec les manipulations génétiques en tous genres ; la religion, avec la montée en puissance de l’intégrisme ; l’art, avec la multiplication des impostures ; le sport, avec la généralisation du dopage ; etc.

« Le monde médiatique est lui aussi devenu fou »

Le monde médiatique est lui aussi devenu fou : certains médias font la promotion du terrorisme en diffusant en boucle les images de tel ou tel attentat, dressent les gens les uns contre les autres à grand renfort de polémiques, condamnent publiquement des individus avant même qu’ils aient été jugés, font l’apologie de l’impertinence et de la vulgarité, donnent la parole à des personnes qui n’ont rien à dire ou qui feraient mieux de se taire, disent et écrivent tout et son contraire d’un jour à l’autre, manipulent l’opinion au gré des campagnes électorales, etc. Comme on le dit familièrement, la “machine médiatique” s’est emballée il y a quelques décennies et ne cesse depuis d’être en phase d’accélération.

La perte du bon sens

Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Les raisons sont multiples, mais il en est une qui me semble primer sur les autres : la perte du bon sens. On a le sentiment qu’une forme de folie s’est effectivement emparée de la société, au point qu’elle fait systématiquement le contraire de ce qu’elle devrait faire pour régler les problèmes qui se posent à elle et rompre avec la situation chaotique dans laquelle elle se trouve depuis trop longtemps. Plutôt que d’opter pour le bon sens, elle se fourvoie presque toujours dans le «mauvais sens», c’est-à-dire dans la mauvaise direction, avec tout ce qui en résulte en termes d’impasses, de blocages, de marches-arrière, de “rétropédalages”, etc.

Le Vivre ensemble

Qu’est-ce que le bon sens ? D’une manière générale, c’est le sens de ce qui est bon pour l’individu et la société dans son ensemble. C’est donc ce qui va dans le sens des valeurs que chacun devrait respecter au nom de ce que d’aucuns appellent le «Vivre ensemble». Par opposition, le mauvais sens s’apparente à tout ce qui va à l’encontre du bien commun et favorise l’intérêt particulier. Et si c’est ce dernier qui prédomine de nos jours, c’est parce que l’époque actuelle est sous l’emprise des égoïsmes individuels et collectifs. C’est aussi parce qu’elle alimente l’égocentrisme tout en s’en nourrissant.

Privilégier l’intérêt général à l’intérêt particulier

Pour remettre le bon sens au goût du jour et donner une bonne orientation à la société, il faudrait privilégier l’intérêt général à l’intérêt particulier, et cesser de promouvoir tout ce qui relève du nationalisme, du communautarisme, du corporatisme, du minoritarisme et de l’individualisme. Il faudrait également mettre fin aux postures démagogiques et s’évertuer à être beaucoup plus sincère dans les relations avec autrui. Enfin, et peut-être surtout, il faudrait donner à la réflexion et à l’éthique tout leur (bon) sens, ce qui pose notamment le problème de l’instruction et de l’éducation, lesquelles sont depuis trop longtemps en perdition.

Partager cet article

Cet article a 8 commentaires

  1. esther meledje

    Tout à fait d’accord avec ce bel écrit criant de vérités. Vu que sur notre Terre 🌎 et dans l’univers tout est ordonné, le fauteur de troubles n’est que l’homme lui-même. L’être humain devrait trouver le chemin qui mène à lui-même en donnant un sens réel à sa vie et avec une telle démarche, ramener l’harmonie en lui-même et faire la paix avec son moi, son être intérieur. Ce n’est qu’après avoir atteint cet objectif qu’il fera régner l’harmonie et la paix autour de lui. Maintenant, pour faire un peu d’humour mais surtout, corroborer une partie du propos de l’auteur, je cite le constat d’un artiste peintre : « Le monde actuel, c’est comme un hôpital psychiatrique à ciel ouvert dont on a confié les clés aux plus fous ». esther melèdje

  2. Vivaldi

    Le bon sens est necessaire a tout etre car il contribue en tout ce qui a trait au choix pour ne pas dire les actions a mener que ce soit dans les familles, les spheres de travail, entre autres les milieux sociaux; le bon sens a permis a celui qui a choisi de l’appliquer de creer de la stabilite dans son environnement, ce qui va nous conduire dans la lutte pour l’etablissement de la Paix que ce soit a travers le monde mais aussi en soi.

  3. Job v

    L’homme a d’abord eu des idées géniales pour faire évoluer la science au profit de son environnement. Mais pourquoi ce citoyen modèle décide aujourd’hui de détourner le bon sens des choses ? Pour moi ce serait juste des envies très avancées qui lui hantent la conscience…

  4. bolcato olivier

    L’essentiel est le degré d’évolution spirituelle de chaque être humain
    Il en résulte une moyenne spirituelle de l’ensemble de l’humanité
    La pertinence des choix est la conséquence de la qualité du lien avec cette source éternelle de vérité que l’on peut appeler Dieu….

  5. esther meledje

    S’efforcer de suivre au quotidien les chemins menant à l’étique, grandira chacun d’entre nous et le rapprochera de l’excellence (voir Ethique des Rose-Croix). C’est en donnant un tel sens à sa vie que l’homme pourra trouver un vrai équilibre dans l’organisation de sa vie. Lorsque l’homme a très bien réussi sa vie matérielle et qu’en plus, il y a inclus les autres en les plaçant au centre de ses préoccupations, c’est un « grand homme ». A ce sujet, je suis assez d’accord avec Aristote qui a dit : « L’Excellence n’est pas un acte mais une habitude. ». (esther melèdje)

  6. COLETTE

    Le bon sens une notion ambivalente : synonyme de raison, d’évidence ou même d’intuition géniale. Il peut aussi évoquer la raison grossière, l’opinion vague ou le manque de savoir et de science. Ah!…, le bon sens paysan pour parler d’évidences, à rappeler de temps à autre dans ses vérités authentiques basées sur l’expérience, une manière de penser proche de la terre, parfois ordinaire mais juste. Le bon sens est alors naturel, inné. Il va de soi. Il permet de dépasser les faux semblants, de démasquer les ruses et les impostures. Appelé parfois sens commun, est aussi la capacité de juger et d’agir raisonnablement conformément à la logique et à la morale. En philosophie, il est la raison fondée sur une certaine lucidité et sensibilité et pourtant la chose du monde la mieux partagée témoignant du discernement ainsi que du bon jugement. Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais de l’appliquer bien. De ces diversités d’opinions étant due au fait que nous ne les utilisons pas de la même manière et d’éviter tout accrochage susceptible de biaiser le bon sens. Le bon sens une capacité propre à l’humain : don de la raison, faculté de la vision intérieure, avec l’expérience de la réalité mais comportant pourtant des risques et des limites conditionnés par un mode de pensée particulier dans un système social, éducatif et culturel et varié d’une société , d’une communauté,d’une époque à l’autre et pourtant, le bon sens permet parfois de faire émerger des évidences pures, transcendantales qui semblent bien plus puissantes que tout raisonnement intellectuel. Il traduit l’émergence d’une vérité universelle cachée au fond de soi. Dans une optique spirituelle ,il serait plutôt rattaché au cœur, une sorte de sixième sens, une capacité à écouter son intuition (socle de la connaissance) à se connecter avec la simplicité, l’authentique et l’universel. C’est la voie du cœur, spontanée, celle de celui qui cherche à entrer en communication avec ce qui le dépasse (de porter la vérité en soi pour la simple raison qu’il fait partie de la création). Dépasser la réflexion pour aller à l’essentiel, rassembler au lieu de séparer. Ce qui rappelle la parole perdue, langage originel oublié. Le bon sens est alors signe de tolérance, d’acceptation et de bienveillance. Il ne s’agit plus de juger mais d’accueillir les choses telles qu’elles sont et c’est peut être là, le chemin du bonheur à contrario d’un monde devenu fou. Bien cordialement.

  7. James obaker

    Le haut idéal de tout être devrait demeurer ce travail intérieur sur soi afin de s’améliorer en qualités et vertus vers la perfection . Ce processus induit que chacun doit se transcender afin de donner le meilleur de soi-même en toute circonstance de la vie et ainsi pouvoir le transmettre à sa progéniture sous forme de bonne éducation et instruction et ainsi recréer une nouvelle génération consciente de ces grandes vérités qui aboutira inéluctablement un jour à l’avènement de l’âge d’or sur la terre .
    James obaker.

  8. esther meledje

    Absolument d’accord avec le texte, il est vrai que l’humanité traverse en ce moment une expérience sans précédent qui s’apparente à une anomalie temporaire de la conscience collective. Quelle en est la cause profonde ? Quand et comment mettre un terme à tout ce chaos ? Chacun doit trouver au fond de lui, la réponse conciliante susceptible de la réconcilier avec les autres, mais aussi et surtout, la force nécessaire pour s’accommoder du mieux qu’il pourra. C’est complètement incohérent par exemple qu’un vendeur de téléphones (mobile) rachète à petit prix les vieux mobiles de ses abonnés dans le but de les recycler et les revendre à prix très abordable, au nom du non gaspillage et pour des raisons écologiques et que, ce même vendeur, dans une course ininterrompue vers la nouvelle technologie (un peu comme une fuite en avant), innove dans la technologie donnant accès à la télévision, ne laissant comme unique choix que de jeter un téléviseur à la fonctionnalité très bien adaptée à la technologie en place, à jeter aussi. Par ces temps où l’âme collective se trouve dans la tourmente, quelques moments d’introspection de temps en temps, et des pensées positives tout le temps (lorsque l’on peut, personne n’étant parfait), feraient du bien à chaque moi individuel et contribueraient à élever un peu plus, l’humanité et à la conduire à la Paix et et au bonheur. (esther melèdje)

Laisser un commentaire

*

Articles récents
Articles similaires